dimanche 5 mai 2013

New 52 : Bilan d'avril (3)

Univers The Dark


Swamp Thing #19 : Charles Soule/Kano


Nouveau départ sur la série avec une toute nouvelle équipe, Soule et Kano remplaçant respectivement Snyder et Paquette. Je subodorais qu'il serait difficile de passer derrière les deux compères ... et bien c'est confirmé que ce n'est pas évident. Le run de Snyder et notamment sa conclusion n'ont cessé de me hanter pendant cette lecture. Pourtant, Charles Soule ne démérite pas. A mon avis il a emprunté la seule direction qui s'imposait sur le titre, à savoir prôner une rupture nette et radicale avec l'approche de Snyder et élaborer de nouvelles pistes pour le Géant Vert. Aussi évident que cela puisse paraître, Soule nous rappelle que le Swamp Thing n'est pas une série Vertigo mais bien du New 52. Derrière cette lapalissade se cache pourtant un des traits les plus saillants du Swamp Thing de Snyder, soit une certaine déconnexion du reste de l'univers DC, Rotworld étant révélateur du phénomène. Assez tourné autour du pot, mais franchement c'est presque la seule chose vraiment positive que je puisse écrire. On comprend que Holland soit content d'être l'avatar du Green, ,mais je ne sais pas si renifler les fleurs, tuer des rats et stalker le Scarecrow soient les meilleures idées mobilisables pour le caractériser. Reste que comme cet arc s'installe à Métropolis, on a bien évidemment une apparition de Superman. Cela ne sauve pas le numéro, mais bon, cela donne (un peu) envie d'en savoir plus au prochain numéro. Au niveau artistique, Kano est dans la note, ni plus ni moins, c'est bien moins organique que Paquette, mais c'est pas trop mal. Mention spéciale pour la vue plongeante sur Superman et Métropolis. 

Animal Man #19 : Jeff Lemire/Steve Pugh


Même si l'équipe est inchangée, le défi est le même pour Jeff Lemire. Après tout, ce dernier s'est vraiment révélé sur le titre, et après dix-neuf numéros de haute volée, il doit prouver qu'il est tout autant capable de se renouveler. En guise de nouveau souffle, Lemire est toujours en train de gérer l'aftermath de Rotworld, et notamment la conclusion tragique du #18. Ce numéro est donc placé sous le signe de l'émotion. Concrètement cela se traduit par l'explosion de la famille Baker, Buddy étant pointé clairement du doigt comme étant le responsable des malheurs qui les ont touchés depuis le début de l'apparition du Rot. Malgré les coups d'éclats, Lemire n'en fait pas trop et reste subtil dans sa retranscription de la tragédie. C'est bien écrit et l'empathie fonctionne à fond avec l'ensemble des personnages dont les réactions sont toutes justifiées et crédibles. L'écrivain aurait pu s'arrêter là, mais il enfonce le clou en prolongeant la déchéance de Buddy Baker. Fou de douleur, ce dernier s'en prend au Parlement du Red qui apprécie mal de se faire sermonner et menacer par un simple humain. La punition ne tarde pas et nous quittons Animal Man complètement seul. La chute est abrupte ou comment passer du statut de héros adulé à celui de paria en quelques cases. Pour les dessins, Steve Pugh est encore au top, et nous démontre, numéro après numéro, qu'il est pour beaucoup dans la réussite de la série. Bref, Animal Man est une valeur sûre des New 52. 

Constantine #2 : Jeff Lemire/Ray Fawkes/Renato Guedes


Même s'il n'était pas transcendant, le premier numéro avait fait (un peu) illusion quant à la capacité des New 52 à capter l'essence du personnage issu de l'univers Vertigo. Malheureusement l'illusion n'aura duré qu'un numéro et l'on déchante très rapidement avec ce #2. Lemire  et (surtout) Fawkes continuent de tisser leur intrigue sur fond de quête d'objet magique vachement destructeur. Constantine est toujours opposé au clan de la Cold Flame, une alliance des magiciens les plus puissants et les plus tarés en activité. Dans ce numéro, il est naturellement opposé à un des représentants de l'alliance puis carrément au Spectre. Lemire et (surtout) Fawkes nous jouent bien la carte du Constantine devant déjouer in extremis les plans d'un méchant et de la mort (deux classiques d'Hellblazer) mais c'est raté. Le copier/coller sur l'univers DC n'impressionne guère (moi le Spectre ne m'a jamais fait trembler), et surtout l'écriture nous pond un Constantine pleurnichard, presque gentillounet, aux antipodes de ce qui a fait la gloire du magicien fumeur. Ce n'est pas merdique, mais on est clairement en droit d'attendre plus d'une série solo dédiée à Constantine. J'espère que la barre sera redressée, d'autant que les dessins de Renato Guedes sont plutôt jolis et retranscrivent de belle manière la maturité du titre. Enfin, le bonhomme est plus doué avec les visages masculins qu'avec les traits féminins qui sont parfois un peu trop anguleux. Mais bon, c'est accessoire. 

Justice League Dark #19 : Lemire/Fawkes/Janin/Cifuentes


Une excellente lecture de ce mois d'avril. Il y a plusieurs motifs de satisfaction pour ce #19. Tout d'abord, je dois dire que le roaster de l'équipe est très enthousiasmant : Frankenstein, Dead Man, Xanadu, Constantine, c'est parfait. Ensuite nous voilà dans un nouvel arc qui nous permet d'oublier la conclusion en demi-teinte de Death of Magic. Fawkes et Lemire se permettent même le luxe de relier leur intrigue à la secte de la Cold Flame introduite dans Constantine #1, et de bien mieux s'en servir, ce qui est presque un comble. En outre les deux écrivains sont particulièrement à l'aise avec tous les personnages de ce groupe de justiciers. Boston Brand est mis un poil avant, entre l'expression  de son sens de l'honneur et d'appartenance à la JLD, et son badinage (bien écrit) avec Mme Xanadu. Cela me touche car j'ai une tendresse particulière pour ce personnage, tellement attachant dans Brightest Day. Enfin, on retrouverait presque le Constantine qu'on aime bien, celui qui se trouve rapidement dans la m...e (l'intro est très efficace), qui en a rien à faire d'interrompre tout le monde à tout bout de champ et qui se permet le luxe d'enquiquiner Swamp Thing. Vous le comprenez, ce début d'arc part sur les chapeaux de roues ce qui procure une certaine ivresse à la lecture. J'en veux pour preuve la déception lorsque l'on doit refermer le fascicule. Le cliffangher ne fait que confirmer ces très bonnes impressions, et je suis impatient quant à la suite concoctée par Lemire et Fawkes. Aux dessins, Janin est assisté par Cifuentes (Detective Comics oblige) mais cela reste stratosphérique. C'est beau, c'est dark, c'est nickel comme d'habitude.  

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