samedi 4 mai 2013

New 52 : Bilan d'Avril (2)

Univers Batman 


Talon #7 : Scott Snyder/James Tynion IV/Guillem March


Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on s'ennuie très rarement à la lecture de Talon. James Tynion IV fait souvent preuve de générosité avec son lecteur en livrant des numéros denses. Il fallait probablement ça pour installer un spin-off qui n'avait pas forcément lieu d'être. Il n'en reste pas moins que ce #7 est très réussi. Si je dois faire le bilan de tout ce que l'on y trouve, je suis assez impressionné du nombre d'éléments travaillés par l'écrivain. On trouve enfin l'explication de la posture et du passé de Sebastian, donc on en sait un peu plus sur ce qui se trame avec les hiboux et sur les luttes internes de l'organisation secrète. Comme tout ce beau monde s'explique désormais à Gotham, il ne fallait pas longtemps avant que son gardien pointe le bout de sa cape, et nous avons une belle rencontre au sommet entre Calvin et Batman. Non seulement ça parle dans ce #7, mais ça se bat beaucoup, et l'on a droit à une belle dose d'action : scènes de fuite, de trahison, la palme revenant bien évidemment au combat que doit livrer notre héros à un Bane passablement énervé. Je trouve donc que Tynion IV s'en sort une fois de plus avec les honneurs et je suis à nouveau transporté dans son histoire. Le fait de confronter Calvin à des personnages connus de l'univers batmanien est un choix plutôt payant qui sera, j'espère, récompensé. Du côté des dessins, rien à dire, Guillem March est toujours en forme et c'est très joli. 

Batman The Dark Knight #19 : Gregg Hurwitz/Szymon Kudranski


Nous sommes toujours en plein arc sur le Mad Hatter. Contrairement aux précédents numéros, Gregg Hurwitz a décidé de lever le pied. Ce #19 est en comparaison beaucoup plus calme et se lit comme une sorte de respiration avant la grande explication. Attention, il ne faut pas comprendre qu'il ne s'y passe rien. Bien au contraire, Hurwitz continue de jongler entre le passé du Chapelier et l'avancée de son plan dans le présent, les deux parties étant bien évidemment liées. Je dirais même que toutes les pièces commencent à s'assembler et l'on devine quelle sera la teneur des prochains numéros. Je pourrais d'ailleurs critiquer l'écrivain qui se révèle un poil trop démonstratif ou trop dirigiste dans le dévoilement de ses plans. Pas de twist ou autre développement inattendu au programme, l'histoire avance tranquillement dans des clous un brin trop voyants. Je loue régulièrement le travail d'Ethan Van Sciver (qui signe tout de même la couverture de ce #19). Je dois dire que j'ai été bluffé par son remplaçant Szymon Kudranski. Il y a une rupture d'ambiance dans la série. Le trait de Kudranski me rappelle ainsi furieusement ce qu'avait pu faire David Mack sur Daredevil. La colorisation de Hi-Fi joue aussi un rôle important, et rappelle là aussi le jeu de couleurs adoptés sur les dessins de Maleev dans le même Daredevil. On sort du graphisme classique et blockbuster de Van Sciver, on gagne en onirisme mais également en noirceur. Les dernières pages (en particulier la double-page qui conclut le numéro) sont sublimes et valent vraiment le détour.

Batman #19 : Scott Snyder/Greg Capullo/Danny Miki


Après la "pause" du précédent épisode, retour aux grandes affaires avec l'introduction d'un nouveau grand bad guy de l'univers Batman. C'est au tour de Clayface de se mettre en travers du chevalier noir. Pas grand chose à dire sur cet épisode finalement. Scott Snyder met en exergue l'aspect détective de Batman et comment le héros n'a pas son pareil pour remonter une piste. C'est presque sur les éléments secondaires que l'écrivain se fait le plus remarquer. Pas besoin d'oraison funèbre pour travailler l'émotion que suscite la perte d'un proche. Un souvenir, une scène, une évocation qui s'évanouit dans une eau stagnante suffisent pour montrer combien Bruce Wayne a été touché par cette récente disparition. Un petit mot s'impose sur la structure en elle-même du numéro. Je ne sais pas pourquoi j'ai tiqué sur ce #19 car je suis certain que de nombreux auteurs ont eu recours à la technique. Probablement car ce type de narration commence à m'agacer tant il se répète dans les séries télés. Non pas que les emprunts aux mécanismes propres à la télévision me gênent (au contraire), mais la redondante systématisation des codes m'ennuie. Donc faire : 
1) Une scène choc avec une utilisation hyper étonnante d'un personnage (un gentil qui est méchant, ou un méchant qui est gentil par exemple). 
2) Le fameux "6 jours auparavant" (déclinable en "24 heures avant" "15 minutes plus tôt", etc...
3) Remonter la liste des faits pour que le 1) ne soit plus "hyper étonnant"
ça suffit !!! 
Pour les dessins, c'est le retour de Greg Capullo, et comme toujours avec lui c'est très beau, dynamique, du Batman comme on en redemande tous les mois. 

Back-up story : James Tynion IV/Alex Maleev

On retrouve l'écrivain de Talon sur cette back up qui anticiperait presque le futur titre Superman/Batman de Greg Pak. Nous avons donc un petit exercice de team-up avec les deux icônes de DC. C'est très sympathique et Tynion IV insistant sur les différentes approches qu'ont les deux héros face à un même danger, qui est ici de nature magique. Le tout est illustré à merveille par Alex Maleev dont le trait suggère autant qu'il dévoile, mais décrit parfaitement l'ambiance poisseuse et sombre qui se dégage de ces quelques pages. Suite et fin au prochain numéro. 


 

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