lundi 8 avril 2013

Le Bilan véhèfe de mars

Un peu déçu ou frustré de ne pas recevoir ma fournée habituelle de mes comics vo, et prenant par là-même un gros retard sur les chroniques mensuelles, j'ai décidé, pour une fois, de me rabattre sur le kiosque français. Je ne vous parlerai pas de ma découverte de l'univers x-men pour lequel j'ai emprunté plusieurs portes d'entrée (Uncanny X-Force, X-Factor, Messiah Complex et le run de Morrison). En revanche il sera bien question de Panini comics et de trois de ses magazines : Hulk, Ultimates Universe et Marvel Knights. Il faut dire que le timing me paraissait plutôt intéressant, car la plupart des séries traitées dans ces magazines arrivent en fin de cycle annuel, et quel meilleur moment pour dresser un bilan de ces lectures. Un léger bilan, j'entends bien, histoire de poser mes quelques impressions et, le cas échéant, pousser le lecteur vers les séries en question.

Hulk #9 - Mars 2013


Secret Avengers #30-31 : 

Cela fait finalement 12 numéros que Rick Remender a repris le groupe des Secret Avengers. Je n'ai personnellement jamais été déçu par cette série, que ce soit sous l'égide de son créateur, Ed Brubaker et même lors de l'intérim de Warren Ellis. Mais je dois bien admettre que Remender m'a encore bluffé. On voit que le scénariste est malin. Il reprend les codes de la série, mais pose résolument son empreinte en apportant des éléments assez importants. Concrètement cela s'est traduit par une passation de pouvoir entre Steve Rogers et Hawkeye, et l'intégration de Venom dans une team Avengers (qui ne soit pas Dark). Le boulot de Remender sur la série Venom est déjà remarquable et l'on comprend qu'il n'ait pas eu envie de se séparer de son bébé, pour qui il est d'ailleurs en train de tisser une petite relation romantique. Pour les deux numéros du mois, on continue avec une intrigue entamée dans les précédents numéros (et dans Venom, si je ne m'abuse). On retrouve le côté black ops, les plans qui foirent, et une tonalité underground immédiatement reconnaissable. Un très bon moment de lecture pour une très bonne série.

Hulk #53-54 : 

Je suis souvent enthousiaste sur le travail de Jeff Parker. Son run sur le Hulk Rouge après les épisodes bof-bof de Jeph Loeb est de qualité. On a eu droit par le passé à de jolis arcs, notamment les premiers où Thunderbolts Ross doit se racheter une réputation après avoir joué au grand méchant. Mais il faut aussi avouer que l'ami Parker ronronne depuis quelques numéros. Il nous concocte des intrigues sympathiques mais qui ne vont pas très loin. C'est bourrin certes, mais on sent que les personnages ne vont plus trop évoluer. Et ces deux épisodes ne dérogent pas à la règle. Arc marketing (rappelez-vous que la fin du monde des Mayas c'était il y a pas si longtemps) autour de divinités mayas, de pyramides et de la Hulk Family + Alpha Flight en grosse difficulté. Je ne sais pas si Jeff Parker a voulu à sa manière, marquer le coup du départ de Greg Pak pour DC en utilisant ses anciens jouets, mais c'est assez efficace. Mais soyons honnête, ça sent la fin de run à plein nez. Sauvé par le gong de Marvel Now je serais tenté de conclure.

Incredible Hulk (vol 3) #11 : 

Je garde la tête d'affiche pour la fin. Si vous suivez ce blog, vous saurez que le Hulk est un de mes personnages Marvel favoris, sachant que c'est avec Planet Hulk que j'ai basculé dans le monde des comics. Je ne crois pas avoir abordé les oeuvres de Jason Aaron, un habitué du chef d'oeuvre (Scalped, Punisher : MAX) et des séries solides (Wolverine, X-Men : Schisme). Autant dire que l'alliance des deux promettait d'être explosive et que je nourrissais de grosses attentes sur le titre. Et bien, tout ça tient plus du pétard mouillé que d'autre chose et je suis le premier à le regretter. Le run d'Aaron partait plutôt bien avec une dualité hulkienne exacerbée et assez intéressante, mais dont la résolution était déjà bancale. Que dire des derniers épisodes placés sous l'étrange arc "Stay Angry" et qui tiennent plus du one-shot que du fil rouge. Et ce #11 ne fait pas exception, avec la énième histoire du Hulk reconnu et admiré par des monstres. On ne peut pas dire qu'Aaron se soit cassé le bonnet, et je me demande toujours où il compte aller avec le géant vert. Un point sur les dessins. The Incredible Hulk a connu un nombre impressionnant de turnovers au niveau des dessinateurs. Je ne suis pas contre a priori, mais là non seulement on perd en identité graphique, mais il y a eu de sévères erreurs de casting (Dillon notamment, qui n'est absolument pas fait pour ce type de série). Dans ce numéro, c'est pas mal, mais on a un Hulk qui ressemble à un Bendis chauve, et c'est pas très convaincant. Mais patience mes braves, Mark Waid va bientôt arriver, ehehehe !

Ultimate Universe #6 - Mars 2013


J'aime beaucoup ce magazine, qui aura été une des très bonnes idées du dernier relaunch de Panini. C'est incontestablement le magazine le plus cohérent de toute la gamme de l'éditeur. Toutes les séries Ultimates sont regroupées, et à chaque numéro vous avez deux épisodes de chacune d'entre-elles. C'est autrement plus économique que le découpage précédent tout en permettant à tout un chacun d'embrasser l'ensemble de l'univers Ultimate (en plus ça tombe bien, c'est le titre de la revue). Donc voilà, merci Panini, surtout que vous allez en prendre plein la gueule avec Marvel NOW.

Ultimate Comics : Spider-Man (vol 2) #11-12

Avec le relaunch j'ai enfin pu découvrir le fameux Spider-Man de Bendis. Ou disons plutôt la V2, puisque le Peter Parker version Ultimate est mort. Et force est de constater que c'est du très très bon Bendis. Je ne demande qu'à être contredit, mais j'ai l'impression que Bendis est bien plus à l'aise pour travailler un personnage en particulier, retranscrire ses émotions, ses doutes et ses interactions avec son environnement, plutôt que de jouer dans le grand Boum-Boum Kadaboum avec des teams à n'en plus finir de superslips. Bref l'urbain lui sied à merveille et c'est un bonheur que de suivre les premiers pas de Miles Morales dans son nouveau rôle. Et l'exercice n'est pas évident. Non seulement il faut renouveler la découverte et l'apprentissage du rôle super-héroïque, mais aussi gérer l'héritage que Peter Parker a laissé sur la ville de New-York. Bendis fait mouche à tous les niveaux et livre ce qui est, à mon avis, une des meilleures séries Marvel du moment. Et ce ne sont pas ces deux numéros qui vont me faire démentir. Le scénariste y développe la relation entre Miles et son oncle et conclue sur ce qui sera un des gros tournants de la série. Bref, il faut lire Ultimate Spider-Man.

Ultimate Comics : Ultimates #11-12

Il y avait de quoi être enthousiaste avec l'arrivée de Jonathan Hickman sur le titre, remplaçant LE créateur Ultimate : Mark Millar. Il y avait effectivement de quoi se réjouir vu l'engouement critique suscité par ses Secret Warriors ou encore son passage sur Fantastic Four/Fondation du Futur. De l'espionnage/Black ops et du semi-cosmique, ma foi, c'est peu ou prou le descriptif de la série Ultimate. Par contre lire du Hickman, c'est assez particulier. Vous avez là un scénariste qui a besoin d'une vingtaine de numéros pour régler une intrigue. Je suis mauvaise langue, car ici Hickman n'aura eu besoin que de 12 numéros. Le long-term plotting est assez bluffant pour peu que le final réussisse à rassembler de manière convaincante tous les éléments disséminés. Et j'ai bien peur qu'Hickman nous ait refait le coup des Secret Warriors. Pas de Deus Ex Machina tombant dans la facilité ("Ah ah, mais en fait je connaissais ton plan depuis le début !"), mais un joli What the Fuck. Il faut comprendre le lecteur que je suis. Le scénariste nous a baladé sur de la SF plus ou moins hermétique, pour basculer dans de l'ésotérisme technologique, le tout sur fond de guerre mondiale. Et si je vous disais que c'est une tumeur cancéreuse capable de télékinésie qui retourne une IA hyper-développée pour résoudre ce merdier ? Oui, vous tiquez et c'est normal. Je reste toujours circonspect, mais au moins l'arc est bouclé et c'est le principal. La conclusion s'ouvre sur le retour d'une légende, et c'est assez alléchant. 

Ultimate Comics : X-Men #11-12

C'est certainement la série qui a le plus été impactée par Ultimatum. Imaginez un monde x-men sans Xavier, Magneto, Cyclope, Jean Grey, Wolverine, Angel. Et oui, ce n'est pas facile, et voilà avec quoi doit se débrouiller Nick Spencer. Et franchement, il s'en tire avec les honneurs. Certes, ce n'est pas très passionnant ou très abouti, ça part aussi un peu dans tous les sens, les dessins cartoony ne sont pas exceptionnels, mais cela ne veut pas dire que la série est exempte de qualités. Spencer joue clairement la carte du survivalisme dans un monde post-Ultimatum où les mutants sont menacés par des humains assez hostiles. Et je dois dire que je ressens bien plus ce côté oppressant et sombre sur les angoisses existentielles d'une espèce, que dans les productions traditionnelles post- House of M. J'en déduis que le contrat est donc rempli. Spencer vient d'introduire un grand bad guy des x-men, donc on va voir où il va nous mener avec ça. Personnellement, je suis plutôt optimiste sur le futur de la série. 



Marvel Knights #7 : Mars 2013

Place maintenant au magazine 100% Urbain, incontestablement mon chouchou du kiosque Panini, avec Punisher et Daredevil, deux personnages qui me tiennent personnellement à coeur. 

Crossover The Omega Effect - Avenging Spiderman #6, Punisher (vol 9) #10, Daredevil (vol 3) #11 :

Preuve que l'univers urbain est assez cohérent ces derniers temps chez Marvel, trois séries se sont alliées pour proposer ce petit crossover, qui conclut une intrigue développée dans Daredevil. Trois épisodes, donc, mais de très grande qualité. La rythme entre action/dialogue/réflexion est parfait, la caractérisation est irréprochable dans ce quatuor que beaucoup de choses opposent, et l'intrigue en elle-même est plutôt bien menée. En plus, c'est très drôle. On connaît tous l'humour de Spiderman, mais il faut rajouter l'ironie mordante de Daredevil et le côté pince-sans-rire du Punisher. Autant dire que l'on passe un excellent moment de lecture. Et, cerise sur le gâteau, le crossover a son petit effet sur les personnages, notamment sur le Punisher dont les relations avec le sergent Coles ne sont plus ce qu'elles étaient. Affaire à suivre. 

Daredevil (vol 3) #12 : 

Que dire de cette première année passée en compagnie du Daredevil de Mark Waid ? Et bien que nous tenons là ce qui est la meilleure série Marvel 2011-2012. Tout le monde a célébré la rupture de ton par rapport aux runs de Bendis/Brubaker/Diggle. Fini le darkside de l'avocat, place aux facéties du diablotin rouge. La grande force de cette série, et ce numéro en est le symptôme, tient à l'écriture purement virtuose de Waid. Parce que le scénariste est malin, habile, et s'amuse comme un fou sur Daredevil. J'en veux pour preuve les deux premières pages de ce #12 avec un retournement de situation particulièrement bien trouvé. Chaque épisode est très aérien, et l'on se régale à planer dans l'univers de Matt Murdock. Certains épisodes sont plutôt avares en action, mais c'est alors l'occasion pour Waid de revenir sur le passé de Murdock ou de travailler ses relations avec des personnages récemment introduits. Bref, c'est le sans faute, et il serait vraiment dommage que vous ignoriez ce Daredevil-là. 

Punisher (vol 10) #11 :

Le Punisher est un personnage bizarrement traité par Marvel. Contrairement à Daredevil, j'ai l'impression que chaque nouveau scénariste reprenant la personnage oublie sciemment tout ce qui a été fait avant lui. L'avantage est que chaque nouveau volume est une bonne occasion pour le nouveau lecteur de tenter l'aventure sans être perdu dans une flopée de références obscures. C'est ici au tour de Greg Rucka de s'essayer à Frank Castle. Là encore, après un an sur la série, je suis en mesure de tirer un premier bilan. Je suis personnellement convaincu. A la différence du run de Remender, il n'est pas question de fantaisie ou d'excentricité. Rucka décide de retravailler les relations qu'entretient le Punisher avec les forces de police. On a donc souvent eu des épisodes qui abordaient le point de vue des enquêteurs, ce qui est d'ailleurs le cas avec ce #12. Le chanceux inspecteur Bolt n'est pas sans rappeler Soap, quoique sans le côté guignolesque cher à Ennis. Rucka innove aussi avec le personnage du sergent Coles qui a perdu son époux le jour de leur mariage, victime d'un règlement de compte de la mafia. Le Punisher a eu des acolytes, mais rarement des alliés avec qui il avance main dans la main. Le résultat est plus que convaincant, faisant du Punisher une série solide, pour moi supérieure à ce qu'a pu faire Remender. 

Winter Soldier #4 : 

Cela fait quelques numéros que le Soldat de l'Hiver a fait son apparition dans la revue, amené à remplacer le décevant Ghost Rider de Williams. Il faut bien avouer qu'un Bucky Barnes aux mains d'Ed Brubaker est d'une autre trempe. Dès qu'il est question d'histoire, d'espionnage, de blessures du passé, on peut faire confiance à Brubaker pour se transcender. Je n'irais pas jusqu'à dire que Winter Soldier est un chef d'oeuvre, mais la série n'en reste pas moins excellente, avec le juste dosage entre action et dialogues, le temps pour le scénariste de s'attarder sur Barnes, ses regrets et sa présente relation avec Black Widow (ex-Veuve Noire). Depuis l'entrée en scène de Fatalis et de ses Fatalibots, Brubaker se permet même quelques pointes d'humour en exagérant les envolées lyriques et autres manifestations d'arrogance du dictateur latvérien. Difficile toutefois de me prononcer sur l'arc puisqu'il est en cours, mais pas de raison d'être pessimiste sur la qualité. Cette série est le parfait complément, même si on sort un poil de l'urbain, pour cette revue qui ne publie que de l'excellence.

voià pour la véhèfe, à très bientôt !


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