Loin d'être un expert et un assidu lecteur de tous les blogs et sites traitant plus ou moins de comics, j'ai tout de même l'impression que le changement de cap opéré sur la série Hellbazer est sérieusement passé sous le radar. Ce n'est pas du mainstream, soit, mais il me semblait que l'arrêt de la plus longue série ongoing du label Vertigo à son #300 méritait un autre traitement. J'adorerais vous rédiger un dossier, que dis-je, un mémoire, un essai sur les mérites de cet univers horrifico-magique absolument génial, mais les moyens me manquent sérieusement. Ce billet prendra la forme d'un hommage très personnel autour de cet ultime numéro (snif).
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- Deux tomes du run de Delano (Hellblazer #1-13, plus des annuals et du Swamp Thing)
- Un tome du run de Garth Ennis (Hellblazer #41-49)
- L'intégralité du run de Mike Carey (Hellblazer #175-215, plus un one-shot)
- La moitié du run d'Andy Diggle (Hellblazer #230-239).
Mentionnons aussi le travail des éditions Toth qui ont publié l'intégralité du run de Brian Azzarello en trois tomes (Hellblazer # 146-174)
Les trous sont donc légions, et bon courage pour les complétistes, parce qu'Urban Comics ne semble toujours pas décidé à publier de manière sérieuse du Hellblazer. Ce qui est presque incompréhensible (pour le fan hardcore que je suis) c'est une des rares séries où la qualité a toujours été au rendez-vous. Une quasi-anomalie pour une série si longue, mais largement explicable par le nombre hallucinant de talents qui se sont succédé sur le titre : Jamie Delano, Garth Ennis, Warren Ellis, Brian Azzarello, Mike Carey, Denise Minna, Andy Diggle et Peter Milligan. Hellblazer c'est quelque part toute l'histoire du comics britannique, et John Constantine, l'avatar d'une tradition punk et rebelle, le doigt tendu de Sa Majesté face à une certaine culture ricaine aseptisée. En tout cas, c'est comme ça que je le fantasme.
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Ah... je n'en reviens toujours pas que Hellbazer soit fini. Et je suis un peu énervé. Pas du tout contre Milligan, qui a livré le run le plus long sur le titre (50 numéros !), et qui a fait ce qu'il a pu dans les délais impartis. Je suis par contre plus énervé contre DC qui a décidé de sacrifier le mythe au profit de ses New 52, et d'une Justice League Dark qui marche bien. Une nouvelle victoire des stratégies commerciales sur l'artistique pur... car dès le mois de mars, John Constantine sera doté de sa propre série solo, version New 52, avec Lemire et Fawkes au scénario. Et je rejoins l'avis de certains lecteurs US qui ne comprennent pas pourquoi deux versions ne pouvaient pas survivre ensemble (une version Vertigo, et l'autre New 52). On peut en tout cas être sûr d'une chose, c'est la fin d'un John Constantine égoïste, provocateur et complètement immoral, antihéros absolu et génial, emmerdeur des anges et cauchemar des démons, un vrai fils de pute qu'on adore détester.
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