mardi 13 août 2013

Panini Comics (Août 2013) : X-Men Universe 2, X-Men 2

Suite et fin du bilan du kiosque Panini, avec les séries mutantes à l'honneur. J'avais salué le relaunch du sous-univers le mois précédent (du grand grand Bendis notamment), il est maintenant temps de vérifier si l'aïoli n'est pas retombé. 

X-MEN UNIVERSE 2

Savage Wolverine #2-3 : Frank Cho

J’avoue que je suis embêté avec cette nouvelle série. Disons que j’alterne entre le franc sourire et le « Non ! Là c’est trop con ! » . Que l’on donne carte blanche à Frank Cho ne me gêne pas plus que ça. Mais cela se sent que le dessinateur n’est pas un as de l’écriture (j’en veux pour preuve un clin d’œil un poil lourdingue Hugh Jackman, sans parler de certains calembours). En fait ce qui est étonnant avec le style de Cho, c’est son incapacité à garder son sérieux plus de trois cases. Il casse ainsi régulièrement le côté survivaliste de son récit (rappelons qu’à la base toute une mission a été massacrée) par une vanne, une gaudriole, une situation cocasse (on entendrait presque le bruit de klaxon pour appuyer le gag). Impossible de ne pas se taper le front à la lecture du casus belli à la fin du #3. En même temps ce ton badin permanent n’est pas désagréable, et j’ai passé un très bon moment à avancer dans l’histoire aux côtés de Wolverine. Car l’histoire avance malgré tout. Amadeus Cho débarque aussi de manière mystérieuse sur l’île (on pourra tiquer que c’est un nouvel auteur asiatique qui mobilise un héros asiatique), passe pour un Dieu auprès de la tribu locale, manque de féconder Loana (ça ne s’invente pas), mais surtout en apprend plus sur les enjeux de l’île et du conflit antique qui opposa un éternel à une créature assez hostile. Un mot sur les dessins. Vous ne connaissez peut-être pas la passion de Frank Cho pour les Jungle Girls (allez sur son site pour vous en convaincre). Je reste persuadé que cela a été sa motivation numéro 1 lorsqu’il a proposé cette série à Marvel. Si vous êtes allergique à l’anatomie de Shanna, passez votre chemin, car la belle est exposée sous toutes les coutures. A part ça, il faut avouer que le bougre sait quand même très bien dessiner et que cela reste très très beau.

Uncanny X-Force (vol 2) #3 : Sam Humphries/Ron Garney/Adrian Alphona

Je n’ai pas grand chose à écrire sur cet épisode qui se lit vite et plutôt bien. Tout le numéro est orchestré autour de la traque de Bishop et de Ginny. Il reste beaucoup de points d’ombre autour de cette petite fille qui attire tant de monde, et sur le retour de ce Bishop. Quelques mystères seront forcément levés au prochain épisode, puisque l’épisode de conclut par l’enfermement de Betsy dans… et non je ne vous spoilerai pas ce twist final. Au niveau des dessins, c’est quelconque sans être moche, à l’exception des dernières pages, plus oniriques et donc plus plaisantes. J’attendrai vraisemblablement quelques numéros avant de livrer un avis péremptoire sur cette nouvelle mouture d’Uncanny X-Force.

Age of Apocalypse #7-8 : David Lapham/Renato Arlem

Lapham continue son bonhomme de chemin sur cette série qui se déroule dans le monde alternative de l’âge d’Apocalypse. On n’est guère dépaysé, puisque Lapham prend une nouvelle fois son temps, consacre la part belle à la parlote, aux revirements, aux trahisons, aux alliances complexes. Si l’on peut être lassé de ce sempiternel jeu où l’équipe du Prophète est toujours sur le fil du rasoir, on entrevoit enfin le bout de la lumière. Depuis le début de la série, la tonalité est clairement pessimiste voire fataliste, mais là une solution au problème Omega est apporté. Lapham réinterprète plutôt bien le rôle des Emma Frost, Reed Richards et Fatalis. Je maintiens que c’est un titre attachant, au goût si particulier qu’il serait dommage d’en priver le lecteur français. Je suis toujours aussi fan du dessins de Renato Arlem, qui est en adéquation totale avec l’atmosphère poisseuse et crépusculaire de l’âge d’Apocalypse.

Bilan de la revue : en attendant l’arrivée d’X-Men de Brian Wood, X-Men Universe reste une revue bancale. Malgré tout elle vaut l’achat, notamment pour les deux épisodes de Savage Wolverine qui se révèle une série attachante pour ses qualités mais aussi pour ses défauts.


X-MEN 2

All New X-Men #3-4-5 : Brian Michael Bendis/Stuart Immonen

Triple dose de ANXM dans ce magazine, et on ne va pas s’en plaindre. Je vous remémore mes impressions du mois dernier, mais à mon humble avis, All New X-Men était incontestablement la grosse claque de Marvel NOW en renouvelant de manière osée l’univers mutant. Une fois la surprise du pitch génial de Bendis passée, il faut assurer sur la durée. Evitons le suspense superflu, ces trois nouveaux numéros sont de haute volée. Je vous faisais part d’une certaine incompréhension de certains éléments d’Uncanny X-Men, et bien disons que le #3 permet de faire combler les trous. Une petite erreur éditoriale chez Panini, vite oubliée. Bendis développe ensuite les péripéties à notre ère des X-Men originels. Et le grand chauve a soigné ses passages obligés, notamment la rencontre entre les deux Scott Summers qui est magnifique de bout en bout. Deux X-Men sortent du lot : le Fauve (originel) et Jean Grey. Le premier surprend par son assurance, quant à la seconde elle va de révélation en révélation, et sera probablement la clef de voute des prochains numéros d’ANXM. Deuxième plainte par rapport à Panini, qui a un peu saccagé la double-page où notre rouquine avale en une seconde 50 ans de vie mutante (saleté de reliure). Cela me donne ma transition car dans cette série, on ne se régale pas seulement du scénario en béton armé de Bendis, mais on déguste chaque planche d’un Stuart Immonen en très grande forme malgré des délais infernaux. La grande classe pour une série qui est déjà un classique. Vivement le mois prochain.

Uncanny X-Men (vol 3) #2 : Brian Michael Bendis/Chris Bacalo

Uncanny X-Men sous la plume du même Bendis est un petit peu le pendant de ANXM, le revers de la médaille mutante, du moins c’est de la sorte que je l’interprète. A ANXM la lumière des X-Men purs et originels, à Uncanny la noirceur de la « Révolution Mutante », projet de Cyclope, entouré d’Illyana, Emma Frost et Magneto. Ce qui est suggéré dans ANXM est plus amplement mis en avant dans cette série, notamment les conséquences inattendues de la Force Phénix sur ceux qui ont été en contact avec elle. Dis plus clairement, Cyclope, Magneto et Emma Frost ont perdu une large partie de leurs pouvoirs, du moins n’en ont plus la maîtrise totale et souveraine. Bendis traite des récentes blessures qui n’ont pas encore eu le temps de se refermer, mais qui le doivent puisque Cyclope lance sa propre école Charles Xavier pour soutenir la « Révolution mutante ». Un peu comme Wolverine and the X-Men en son temps (avec le même dessinateur, qui plus est), on fait le tour du proprio et une première revue des jeunes effectifs. Reste que Bendis n’a pas oublié son cliffangher du #1, qu’il ne résout pas vraiment en le plussoyant à la conclusion du ce présent épisode. Que dire des dessins de Bachalo ? Si vous aimez le cartoony, vous allez adorer Uncanny X-Men. Personnellement j’apprécie beaucoup son trait qui donne immédiatement une tonalité particulière à ce titre. Une autre bonne lecture somme toute.

Cable and X-Force #3 : Dennis Hopeless/Salvador Larroca

Après deux épisodes plutôt plaisants, mais relativement obscurs, Hopeless continue son aventure avec l’ami Cable et la menace à laquelle cette version d’X-Force doit faire face. L’écrivain reste économe dans le dévoilement de son intrigue, mais cela avance nettement. Si le coupable n’est pas encore identifié, au moins on sait quand et comment la race mutante sera menacée. Il me manque encore un je-ne-sais-quoi pour m’emballer définitivement, mais c’est une dissertation plutôt efficace sur la notion de terrorisme et les problèmes de perception dès lors qu’il s’agit de qualifier les actions de Cable. Qu’un groupe comme les Uncanny Avengers soit amené à s’interposer est somme toute logique, puisqu’il est confronté au même type de menace tout en y répondant de manière classique à la sauce Avengers. Alors est-ce que le groupe mérite pour autant le nom de X-Force ? Oui dans la testostérone et le potentiel dangereux de ce joli roaster, non pour l’instant car les effusions de violence sont plutôt rares pour un groupe d’intervention de choc.  Tant pis pour la répétition, mais si je suis ravi de retrouver Hope et son père, j’attends désormais qu’Hopeless me surprenne et se lâche un petit peu plus. Rien à dire par contre sur les dessins de Larroca. Personnellement cela me convient tout à fait.  


Bilan  de la revue : X-Men est une excellente revue, et conserve son statut de must-have. Point de série faiblarde, même si Cable and X-Force est un cran en-dessous des séries maniées par Bendis. 

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