mercredi 22 mai 2013

Rencontre avec Rudy Ricciotti le Samedi 25 mai

Librairie Préambule / Bar du XXe siècle
Rencontre avec
 Rudy Ricciotti

L'architecture est un sport de combat


Samedi 25 mai à partir de 11h au bar du XXe siècle, 17 av. Victor Hugo - Cassis

Qu’ont en commun la salle de rock Stadium de Vitrolles, le Centre chorégraphique national d’Aix-en-Provence d’Angelin Preljocaj, la restructuration des Grands Moulins de Paris, le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM) à Marseille, le musée Cocteau à Menton, l’aile des Arts de l’Islam pour le Louvre, la Philharmonie de Potsdam à Berlin, la passerelle pour la Paix sur le fleuve Han à Séoul, le Palais des Festivals de Venise et, en juillet, le nouveau stade Jean Bouin à Paris... Rudy Ricciotti, le plus tonitruant des architectes français.
Une exposition lui est consacr
ée du 11 avril au 8 septembre 2013 à la cité de l’architecture & du patrimoine à Paris et aussi, un film l’Orchidoclaste - 52 minutes - réalisé par Laetitia Masson. http://www.dailymotion.com/video/xye9is_bande-annonce-du-film-l-orchidoclaste_creation
Rudy Ricciotti aime le béton. Ciselé, savant, tendu. Grand Prix national d'architecture 2006, Rudy Ricciotti aime aussi le verbe, quand il est haut, lapidaire et accentué (façon Midi). Flambard, le geste large, il toise, bouscule, s'emporte, au risque du baroque... Mais cette grandiloquence n'est pas qu'une posture. « Sous la tartarinade de ce faux rigolo de Marseille-Pagnol, on découvre une profondeur, une gravité », dit de lui son vénérable aîné Claude Parent, autre amoureux des mots et du béton, et autre pourfendeur de la paresse intellectuelle (des confrères et aménageurs) et de la « mauvaise graisse » (des normes et réglementations). Derrière la provoc, les propos de Rudy Ricciotti sont salutaires. Une parole polémique, torrentielle et savamment convulsive. Et, comme ses bâtiments, bruts de décoffrage. Pour preuve...

MANIERISME …il vocifère, il faut s’y faire…
Il est question de survie et d’appétit. En vrac l’architecture snobée par les critiques, les étudiants snobés par leurs professeurs, les professeurs trompés par leurs femmes, puis l’épuisement européen, l’exil de la beauté, la fin de l’homme blanc, la doctrine de la pastèque, le minimalisme comme
nouveau Félibrige… Du latin « Fellare », l’art de sucer le sucre, l’impérialisme anglo-saxon, l’architecture « lounge », la couleur fluo, le dampalon, le méthacrylate, la savonnette sous emballage plastique souple, le design comme ressource spirituelle, l’éloge du banal et de l’ordinaire comme lutte des classes, le minimalisme encore comme ultime pornographie, sport et culture, contrition et cynisme, révolution et sardine, démocratie et poutargue, république et fenouil, Islam et Gotainer… Enfin bref, notre nouvel horizon métaphysique ! Il faut faire avec, quel leurre est-il si ce n’est le moment du pastis car l’hostie a du goût. Une seule voie, une seule réalité, un seul avenir, une seule croyance, une seule sexualité, une seule expression, une seule compression, une seule compassion, un seul projet…
Bombarder, bombarder Marseille pour faire un exemple et se bombarder soi même pour respirer un peu, ou dit plus modestement, raser les montagnes pour que l’on voit la mer. Arthur Cravan pesait 110kg quand il était le poète boxeur qui snobait par ses muscles Marcel Duchamp. Les retables de Séville, d’or total nous culpabilisent de ne pas croire en Dieu et nous laissent dubitatifs quant à l’œuvre d’Yves Klein. Seul résiste le Maniérisme, synthèse des savoirs, véritable masse musculaire apte à encaisser la colonisation de la morale architecturale. Le maniérisme, intuition politique augmentée de l’idée de bien faire quand on n’a plus d’idée, ou quand l’idée elle-même est coupable. Le maniérisme accumulateur de savoirs et défenseur des métiers, ces métiers dont nous avons besoin,
nous architectes, car ils sont socialement structurants. Le maniérisme, permettant de refuser les voyages neuroleptiques de l’art comptant pour rien ; est une ultime radicalité encore porteuse de sens. Le maniérisme pour refuser la taxe puritaine de la modernité. Le maniérisme comme bouclier fiscal devant cette modernité pathétique dont l’autisme inlassable… confine à la terreur. Et puis en gros, en finir à la grenade avec les stupéfiants du type convivialité et pelouse pour rêver un concert d’Alan Vega du groupe Suicide sur un porte-avion russe en buvant un Americano maniéré dans le cockpit ouvert d’un Sukhoï 27. Mieux vaut le sourire sadique de Maradona que le sourire sardonique de la Joconde.

Rudy Ricciotti


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Rudy Ricciotti, Grand Prix national d’architecture en 2006 a publié en
2007 HQE, Les Renards du temple aux éditions Al Dante qu’il préside depuis
2009. Le dernier bâtiment conçu par Ricciotti, le MuCEM (musée des
Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), sera inauguré en juin
2013
.

L' Architecture est un sport de combat
Dans cet entretien, l’architecte Rudy Ricciotti, animé par un goût des mots et des formules qui saisissent les conventions à la gorge, bouscule les idées reçues. Il n’hésite pas à sabrer le « salafisme
architectural » ambiant – ce minimalisme désincarné qui règne sur la création contemporaine –,   la     « pornographie réglementaire » d’une administration omnipotente, sans oublier la « fourrure verte », nouvelle doxa environnementale. Ce virtuose du béton, grand défenseur des savoir-faire locaux, tient à expliciter ses combats, armé de ses principales œuvres : le Stadium de Vitrolles, le centre chorégraphique national d’Aix-en-Provence, le pont du Diable à Gignac, le musée Cocteau à Menton, le MuCEM (musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) à Marseille… Il dresse ici un portrait sans concession de sa profession et de son enseignement. Un manifeste provocant et salutaire.


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Alors, pour en savoir plus...

RENDEZ-VOUS SAMEDI 25 MAI - 11H - au bar du XXe siècle.
(Rens. : 04 42 01 30 83 / Pr
éambule)

Nous vous attendons nombreux
Préambulement votre

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