Ayant un peu croulé sur les
lectures et autres tâches annexes, j’ai donc pris un certain retard sur mon
planning habituel. Mais je vais essayer malgré tout de vous proposer le
traditionnel bilan des publications Marvel NOW ! que je lis chez Panini.
Sans plus attendre, place aux séries Avengers.
UNCANNY AVENGERS 4
Uncanny Avengers #4 : Rick
Remender/John Cassaday
Voilà une série qui ne dévie pas d’un iota depuis son lancement. On
garde dans ce même numéro qui font le succès (ou son contraire, selon votre
appréciation) de cette série. Remender conclut cette fois-ci l’affrontement
entre les C-Men et l’équipe mixte dirigée par Havok. Beaucoup d’action au
rendez-vous et l’on saura rendre grâce à l’écrivain de mettre à l’honneur la Sorcière Rouge et le
frère Summers, tant les poids lourds habituels (Captain, Wolverine, Thor) n’ont
jusqu’ici guère brillé. Une manière plutôt efficace de remettre en selle des
personnages qui en avaient bien besoin, notamment une Wanda dont la réputation
n’est guère reluisante. On pourra rétorquer que ce premier arc n’est guère
original, et que Remender se permet certains écarts (et ouais, faut pas oublier
que le bonhomme avait pondu FrankenCastle), mais honnêtement, le mélange prend
bien. Sans compter un bon vieux cliffangher des familles pour maintenir en
haleine son lecteur. Je serais ce mois-ci un peu moins élogieux vis-à-vis de
Cassaday, dont j’ai eu du mal à reconnaître le trait. C’est moins détaillé qu’à
l’accoutumée, notamment pour les visages. Mais bon, ça tient quand même la
route.
Avengers Arena #4 : Dennis Hopeless/Alessandro Vitti
Nous voilà de retour dans l’univers survivaliste et légèrement
désespéré d’Avengers Arena. Dans la lignée des deux précédents numéros,
Hopeless se concentre ici sur un couple de personnages, rappelle leurs origines
pour mieux les situer dans la présente intrigue. Si le schéma devient
légèrement répétitif, ce travail de contextualisation est bougrement bien pensé
et permet de rappeler efficacement le background de personnages (parfois)
inconnus pour le lecteur, tout en variant les angles de perception et donc les
modalités de narration du récit. En se concentrant dans cet épisode sur le
couple Chase/Nico, Hopeless change légèrement de ton, optant pour une ironie
réjouissante. Pourtant l’humour noir ne tient que sur quelques pages, puisque
la rencontre avec le trio Hazmat/Reptile/X-23 fait rapidement basculer le récit
dans la défiance, l’incompréhension et la défiance, somme toute, les
ingrédients propres à la série. Difficile par contre de se prononcer sur l’avancée
d’un récit qui joue beaucoup sur l’ellipse ou le non-dit. Gageons que la conclusion
du numéro sera synonyme d’accélération d’une intrigue qui reste pour l’instant
extrêmement intéressante. Aux dessins il y a du changement ce mois-ci avec l’arrivée
d’Alessandro Vitti, qui remplace Kev Walker. Son trait me rappelle par moment
Jim Cheung. Cela n’est pas vilain, loin de là (d’autant que la colorisation
reste au top), mais je préfère son prédécesseur.
A+X #4 : Kaare Andrews/Lee Loughridge puis Jason Latour/David Lopez
Nul besoin de vous répéter tout le mal que je pense de ce projet A+X,
pensés comme la réunion d’un casting all-star que ce soit dans les héros mis en
avant dans les histoires, mais aussi au niveau des équipes artistiques
mobilisés. Pour ce dernier point, soit mon inculture est grande (et c’est
possible), soit Marvel est en train de faire appel à des équipes de seconde
zone (avec tout le respect que je dois pour Andrews, Loughridge, Latour et
Lopez) pour faire perdurer le concept. Et pourtant, on y gagnerait presque en
qualité, ce qui est relativement paradoxal. Je passe allègrement sur le récit
qui réunit le fauve et Spiderman dans une dimension parallèle dominée par une espèce
descendante du fauve. Libidineux et faussement drôle, j’ai trouvé le résultat
globalement raté. Par contre l’histoire concoctée par Latour est plus
intéressante. D’une part parce que le team-up du jour décontenance (Quentin
Quire et Captain America !) et surtout parce l’écrivain reste fidèle
à la caractérisation des deux personnages tout en respectant leurs continuités
respectives. Cela reste toujours anecdotique, mais c’est le genre de récit que
l’on pourrait rajouter dans un TP pour appuyer l’évolution d’un personnage. Une
lecture très agréable (pour une fois).
Bilan de la revue : mon ressenti est sensiblement identique à
celui du mois précédent. Uncanny reste efficace, Arena est toujours aussi bon
et haletant. Reste A+X, légèrement sauvé par son deuxième récit. La bonne
nouvelle du jour, c’est que justement on n’aura pas d’A+X dans le prochain
numéro. Ah et l’autre bonne nouvelle, c’est que mon courrier a été publié par
Jérémy Manesse. Quelque part, c’est la classe.
AVENGERS UNIVERSE 3
Avengers Assemble #11-12 : Kelly Sue DeConnick/Stefano Caselli/Pete Woods
Double dose d’Avengers Assemble (ouuuaaaaisss……) ce mois-ci. J’en ai
marre de me répéter à chaque revue, mais il faut dire aussi que j’en ai marre de
lire cette série. Entre DeConnick et Fraction, on ne peut vraiment pas dire que
je sois fan de ce couple, quoique pour des raisons très différentes. La
compagne de l’auteur de Fear Itself, continue, numéro après numéro, de traiter par-dessus
la jambe son histoire, son équipe et ses personnages. Dans le #11 elle conclut
(enfin) son arc sans intérêt sur une arme biochimique (ou bactériologique, je m’en
souviens déjà plus). Pif paf pouf, les héros gagnent, et sur quoi ça se termine ?
Sur Spidey qui photographie Hulk et Stark qui défilent à poil dans New-York.
Franchement, comment voulez-vous que je souscrive à ça. Je suis pourtant fan d’humour
régressif (un bon pipi-caca de temps en temps, ça ne fait pas de mal), mais il
faut que ce soit un minimum cohérent. Ce sera quoi la prochaine fois, Captain
qui s’amuse avec un coussin péteur ? Bon, j’ai même pas envie de vous
parler du #12, autour d’une intrigue toujours aussi passionnante autour de
Black Widow et de la Sibérie. Hawkeye et Spider Woman sont embarqués, mais
franchement on s’en cogne. Et le pire avec Avengers Assemble, c’est que Marvel
y alloue de sacrés dessinateurs ! Que soit Caselli ou Woods je trouve qu’on
en prend plein les mirettes, mais ça n’empêche pas de constater que ce qu’on
lit reste indigent.
Captain America #3 : Rick Remender/John Romita Jr
Alors tout de suite on change de dimension (ehehe). Remender sort
rapidement Captain de la mélasse dans laquelle il se trouvait à la conclusion
du numéro précédent. L’écrivain pose plutôt son récit ce mois-ci, continue d’alterner
entre le passé de Rogers et ses péripéties actuelles, tout en rajoutant de
nouvelles pistes. L’ensemble reste toujours mystérieux (mais où allons-nous
dans ce récit ?) tout en gardant son côté hypnotique. Captain est toujours
autant maltraité quand bien même il s’érigerait en libérateur, et en proie
cette-fois à de grands doutes existentiels. L’épisode se lit donc plutôt bien,
mais surprend encore par son cliffangher que je n’ai absolument pas vu venir. J’aurais
donc les mêmes remarques qu’avec Uncanny Avengers, Remender nous la joue de
plus en plus FrankenCastle. Je reste circonspect, mais confiant dans les
capacités de l’écrivain de nous livrer une suite de grande facture. Avec Romita
Jr, c’est le chaud et le froid, le beau et le franchement moche. Pendant de
nombreuses cases, le dessinateur est en forme (j’aime beaucoup ses gros plans
de Captain), et par moment ça pique les yeux. Cette fois-ci, Romita Jr en veut
aux proportions humaines, et a décidé de faire de ses gamins des héros à la
Final Fantasy VII. Autant dire que le SD est plutôt WTF.
Indestructible Hulk #3 : Mark Waid/Leinil Francis Yu
Le boulot de Mark Waid ne cesse de m’enthousiasmer sur la version Marvel
NOW de Hulk. Un vent de fraîcheur ne cesse de souffler sur le titre, et franchement
cela fait du bien. Rappelons le pitch de ce nouveau virage dans la trajectoire
du géant vert : le SHIELD finance le laboratoire de Bruce Banner, tandis
que Hulk rend à l’agence quelques services. Dans le présent épisode ces deux
facettes sont merveilleusement agencées. Une bonne partie est ainsi dédiée au
recrutement par l’agent Hill des futurs laborantins. Tout en faisant avancer
son histoire, Waid remet Banner sur son piédestal légitime en rappelant que si
les plus grands esprits de la planète sont prêts à évoluer sous ses ordres, c’est
que Bruce est une véritable Star dans sa communauté. J’attends donc beaucoup
des futurs développements de cet aspect-là (mais bon en ce moment Waid c’est
100 % de capital confiance sur le superhéroïque). Quant à la deuxième facette,
elle est toujours présente, et on n’est pas déçu non plus. Non seulement l’intrigue
est bien ficelée, mais quand Hulk débarque ça fait mal. C’est à se demander si
Waid ne doit pas procéder à un léger power up de ses vilains, car l’AIM n’est
clairement pas du calibre de notre héros. Je vais rester tout autant élogieux
avec Yu. Je suis littéralement conquis par son trait. Ce qui était un des
principaux défauts du run de Aaron, est ici une des forces du titre. On ressent
bien, même si le dessinateur joue allègrement avec la perspective, tout le côté
titanesque du héros, ce qui est un des intérêts majeurs d’une série Hulk.
Franchement c’est le sans-faute.
Thor God of Thunder #3 : Jason Aaron/Esad Ribic
Là aussi on frise la perfection. Je redécouvre avec toujours autant de
plaisir cette série qui envoie du très très lourd. Au programme dans ce numéro,
toujours cette triple temporalité autour de Thor et du tueur de Dieux. Le
numéro se concentre plutôt sur l’enquête que mène l’asgardien dans le présent,
tandis que l’on s’approche de plus en plus de la confrontation entre les deux
immortels qui a eu lieu dans le passé. Rien n’est à jeter, que ce soit au
niveau de l’ambiance, des dialogues ou de l’action. Je ne suis pas un grand
connaisseur de Thor, mais Aaron rompt clairement avec la caractérisation du
dieu comme une sorte de Lassie chien fidèle modèle de Luxe. Cet arc explore les
failles des Dieux, leurs peurs, leurs faiblesses et leurs échecs. L’atmosphère
est tour à tour oppressante, épique, introspective ou nostalgique. Bref, tout
le panel y passe et montre tout le talent de Jason Aaron qui signe, à mon avis,
son meilleur travail chez Marvel. Esad Ribic est comme d’habitude au diapason
du scénario et signe des planches à vous décrocher la mâchoire, d’autant plus
que le script d’Aaron s’y prête admirablement : Dieux cloués à un arbre
géant, Royaume spatial, Divinité géante, Bibliothèque du Panthéon, autant de
visions sublimés par le dessinateur.
Bilan de la revue : on est dans la lignée des mois précédents.
Avengers Assemble est en trop, mais les séries solo rehaussent le niveau. Si on
est en droit d’attendre un peu plus de Remender sur Captain America, Waid et
Aaron touchent la perfection sur leurs titres respectifs.
AVENGERS 3
Avengers (vol 5) #5-6 : Jonathan Hickman /Adam Kubert
La revue s’ouvre sur la traditionnelle double dose d’Avengers. Non pas
que je le regrette car j’avoue souscrire avec plaisir à la vision que propose
Hickman de l’équipe star made in Marvel. Après un premier arc en fanfare se
déroulant sur Mars, l’écrivain prend depuis son temps, que ce soit dans la
présentation d’un concept Avengers élargi ou dans la construction de son
intrigue. Quiconque n’est pas coutumier du rythme narratif hickmanien aura l’impression
de parfois s’ennuyer ou de faire du surplace, mais finalement se rendra compte
que chaque élément avancé prendra son importance . En regardant de plus près les deux épisodes
du jour, le premier s’intéresse à la nouvelle titulaire du costume Smasher. Une
bonne occasion de retrouver l’élite cosmique avec la Garde Impériale Shi’ar. Le
récit de l’intégration du premier membre terrien est plutôt efficace et l’on s’attache
assez rapidement à cet Avengers atypique. Dans le #6, on revient à ce qui
intéresse Hickman, soit la grande menace cosmique qui impactera la Terre. L’écrivain
développe un petit plus l’avatar de l’univers, et au détour de grandes
sentences dramatiques, fait doucement, mais sûrement monter la sauce. Je trouve
que cette nouvelle atmosphère est plutôt prenante et convaincante, et ferait
même pardonner certaines lacunes d’écriture (l’alphabet alien ou l’humour de
Spiderman qui tombe souvent à plat). Au niveau des dessins, je trouve que
Kubert commence à s’essouffler. La cadence étant sûrement infernale, les
détails en pâtissent, mais sans gâcher outre mesure la lecture.
New Avengers (vol 3) #3 : Jonathan Hickman/Steve Epting
Après un deuxième épisode passionnant,
j’étais presque impatient de retrouver les Illuminati version Hickman. Toujours
confronté à la problématique de la collusion interuniverselle, le groupe
ressort un vieil artefact laissé en veille depuis The Heroic Age, rien de moins
que le fameux Gant de l’Infini. Son exploitation me laisse un peu perplexe. Le
Gant de l’Infini étant probablement l’arme la plus puissante de l’univers
Marvel, je m’explique mal son épuisement énergétique au bout de quelques cases.
Peut-être qu’Hickman a voulu rapidement écarter ce facteur de sa propre équation,
mais cela sonne un poil faux. On sera en revanche plus satisfait des
délibérations des Illuminati concernant les options alternatives aux gemmes
cosmiques. Je ne vous dévoile pas les résultats du vote, mais concernant les
orientations morales, on est plutôt surpris des positions de tel ou tel
personnage. Reste que l’écrivain livre de superbes dialogues et se permet un
nouveau cliffangher, logique, mais qui risque du coup de délier l’intrigue. Toutefois,
on ne peut que saluer là encore le souci de la continuité en relation avec le
nouvel édifice que met en place Hickman. Rien à signaler du côté de Steve
Epting, qui est encore en grande forme. Les dessins sont beaux, et rendent
honneur au caractère intriguant et solennel du script qu’il doit illustrer.
Secret Avengers (vol 2) #3 : Nick Spencer/Luke Ross
Rien à faire, pour moi la mayonnaise ne prend pas avec cette nouvelle
mouture des Secret Avengers. Toujours aux prises avec l’AIM, nos agents secrets
se font tout simplement chouraver l’armure du Iron Patriot. Concrètement, c’est
à peu près tout ce qu’il se passe dans l’épisode qui recycle (encore) un
élément récemment vu dans les films Marvel (même si le Iron Patriot découle du
Dark Reign de Bendis). La lecture n’est pas une torture, mais elle est
tellement anecdotique que j’ai dû à nouveau feuilleter ma revue pour me
rappeler ce qu’il y avait dedans (et j’ai lu l’épisode hier…).
Young Avengers (vol 2) #3 : Kieron Gillen/Jamie McKelvie/Mike Norton
On est toujours en pleine course poursuite avec notre jeune couple
accompagné de l’espiègle Loki. Encore une fois je n’ai pas grand-chose à écrire
sur ce que nous offre Kieron Gillen. Le rythme est trépidant, le ton reste
souvent léger (ce qui tranche un peu avec la réalité de la menace). A signaler
tout de même l’introduction d’un nouveau personnage qui vient secourir nos
héros en détresse. Plutôt bourrine et sarcastique, cette petite America Chavez
(quel nom délicieux !) est une bonne composition. Sinon, il serait quand
même temps de conclure cet arc, qui commence à être un tantinet longuet.
Bilan de la revue : Avengers reste une bonne lecture dont l’intérêt
est principalement le fait des productions d’Hickman. Non pas que le reste soit
une purge, mais cela reste quand même inférieur aux titres phares qui ouvrent
le magazine.
pas d'accord pour Avengers Assemble, mais en accord pour le reste concernant Avengers Universe, je ne lit pas les deux autres magasines en revanche...
RépondreSupprimerJe fais peut-être une fixette sur Avengers Assemble, mais je n'adhère vraiment pas à l'univers de la série, et ce dès sa création par Bendis. Je trouve même qu'avec DeConnick c'est pire.
SupprimerPar contre, je déduis de ton message que tu dois passer une bonne lecture avec Avengers Universe, ce qui reste le plus important.