Suite de nos bilans et place aux séries mutantes qui étaient passées à la trappe le mois précédent.
X-MEN UNIVERSE 5
X-Men (vol 4) #3 : Brian Wood/Olivier Coipel
Attendu (un peu) comme le messie (en tout cas par moi) dans le magazine, le titre de Brian Wood arrive déjà à la fin du premier arc. Une première occasion de faire, sinon le bilan, du moins le point sur l'apport d'une série estampillée Megastar dans un magazine qui désespérait de voir débarquer un vrai poids lourd. Avec X-Men c'est un peu l'histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide. Clairement l'histoire ne démérite pas. On aime toujours autant voir se dépatouiller ce casting full-women, d'autant que les héroïnes sont décidément très sympathiques à suivre sous la plume de Wood. Que ce soit Malicia, Storm, Kitty ou Betsy, l'écrivain parvient chaque fois à exploiter leur potentiel en gardant le juste équilibre entre force et finesse pour ne jamais tomber dans une caricature genrée (et tous les ingrédients sont réunis pour se vautrer dans l'essentialisme sexiste). Néanmoins, Wood recycle des idées qu'il a déjà exploitées dans le précédent volume d'X-Men. On sent que l'écrivain aime les Archi ou Anté créatures en posant des menaces destinées à repenser la place de la race mutante sur notre planète. Une thématique extrêmement intéressante mais qui mériterait un développement conséquent. A voir donc si ce qu'avance Wood dans ce premier arc sera exploité. Si c'est le cas, il s'agira a posteriori de rehausser la qualité de cette série. Dans le cas contraire, autant conclure que nous sommes face une série efficace, mais pas inoubliable. Affaire à suivre.
Savage Wolverine #5 : Frank Cho (tout seul comme un grand)
J'ose à peine vous avouer que l'absence de Savage Wolverine dans le magazine précédent m'a beaucoup peiné. Et oui, autant l'avouer suivre les aventures de Wolverine et Shannah en petite tenue dans une intrigue qui n'a ni queue ni tête a tout de ce petit plaisir coupable que nous, amateurs d'un mauvais goût assumé, affectionnons particulièrement. Bon, là, l'excitation retombe d'un sacré cran, parce que l'on se mange en pleine face les lacunes stylistiques de Frank Cho. Je comprends que l'intrigue n'est qu'un prétexte, mais lorsque j'ai l'impression de lire du Vaudeville dans du comics, je reste circonspect. Ce nouvel épisode est la foire au WTF où Cho expédie la présence de Hulk (qu'est-ce qu'il fout là déjà ?) pour l'expédier avec un rare irrespect (il manquait juste un sample de batterie pour appuyer le gag). Ok pour l'action décomplexée, mais même dans le n'importe quoi il faut un peu de structure. Plus qu'un épisode pour que Frank Cho range ses joujoux. On ne pourra pas dire que ce facétieux garnement va nous manquer. Je ne vous parle pas du dessin. Si vous aimez pour des raisons ... qui sont ce qu'elles sont, vous ne serez pas trop déçus, voire carrément contentés.
Uncanny X-Force (vol 2) #5 : Sam Humphries/Adrian Alphona/Dexter Soy
Rien à faire, je ne parviens pas à aimer cette version Marvel NOW d'Uncanny X-Force. Tout simplement parce que je ne retrouve pas du tout l'esprit d'une série X-Force. Elle est où la violence impérieuse ? Il est où l'aspect X-Men Black ? Le titre de Sam Humphries souffre en permanence des inévitables comparaisons du fait de son casting. En choisissant un roster essentiellement féminin, impossible de ne pas penser à la série de Brian Wood dans le même magazine. Donc non seulement l'équipe de Psylocke ne tient pas la distance face à sa concurrente dirigée par Cable, mais en plus elle est bien mieux exploitée ailleurs. Et les épisodes sont longs, mais longs à avaler... Un numéro entier sur le voyage dans l'inconscient de Bishop sans que l'on comprenne vraiment où Humphries veut nous emmener. Enfin si, on comprend que Bishop en fait est très gentil, mais qu'est-ce que c'est mal exécuté... Bref, une lecture à oublier.
Age of Apocalypse #13 : David Lapham/Renato Arlem/Valentine de Landro
Les aventures de la Terre 295 arrivent bientôt à leur terme cher lecteur. Et le temps est venu pour David Lapham de souffler après un rythme jusqu'ici plutôt soutenu. L'épisode s'apprécie comme un véritable aftermath de la guerre Mutants/Humains. Lapham traite plutôt bien des conséquences de la chute d'Omega (Wolverine version E-295 si vous n'avez pas suivi) et des nouveaux équilibres politiques avec Monet/Pregnance et Stryker/Prophet en nouveaux leaders pragmatiques. Il n'oublie pas non plus la psychologie à fleur de peau de ses protagonistes qui ont traversé tant d'épreuves depuis l'avènement d'Apocalypse. J'ai beaucoup aimé les pages consacrées justement à Stryker, Wolverine et Jean Grey. En somme, Age of Apocalypse est arrivé à bon port, et je crois que c'était le plus grand défi que devait relever Lapham. Challenge accompli donc. Au dessin, c'est aussi dans la lignée des précédents numéros. C'est donc assez joli.
X-Treme X-Men (vol 2) #12 : Greg Pak/Andre Araujo
J'ai rien compris. Ne suivant pas la série de Greg Pak depuis la refonte des séries mutantes post-Schism, je n'ai rien compris. Ni aux personnages (ah tiens, Pak est toujours collé avec Hercule ?!), ni aux enjeux (les Xavier maléfiques). Une étrange et irréelle impression de lecture du début jusqu'à la fin de l'épisode. Sachez tout de même que le multivers est menacé (pfff....) et que des tas d'Apocalypse vont manifestement débarquer. On retrouve André Araujo, et je ne suis toujours pas fan de son trait.
Bilan de la revue : très bizarre de juger d'X-Men Universe qui est trop tributaire de la forme de telle ou telle série. Ce n'est certainement pas un grand magazine, largement dispensable pour ceux qui souhaiterait s'intéresser à l'univers mutant.
X-MEN 5
All New X-Men #10-11 : Brian Michael Bendis/Stuart Immonen
Back to quality boys ! Le chiaroscuro joue à fond lorsque l'on passe d'X-Men Universe à ANXM. A chaque fois je crains le premier faux pas de Bendis, et à chaque fois ce dernier livre un sans-faute. Il nous offre à nouveau deux épisodes d'une qualité exceptionnelle. Alors certes, vous me direz que rien n'est vraiment extraordinaire en soi, mais tout est magnifiquement réalisé. On pourrait croire que Bendis soit dans la redite à force d'opposer anciens et nouveaux X-Men, mais chaque face à face apporte un nouvel éclairage à l'histoire et aux enjeux qui sont dépeints. Si l'on regarde bien les actuels rapports de force mutants, trois groupes principaux s'opposent : l'école Jean Grey (Wolverine/Pryde), l'école Charles Xavier (Cyclope/Magneto) et la nouvelle confrérie (Mystique/Creed). Tous les mutants sont ainsi ballottés entre ces trois pôles, qui incarnent chacun une interprétation du rêve des fils de l'atome. L'heure est donc à la méfiance et à la scission. Je ne vous révèle pas un des twists principaux du numéro, mais la visite de Cyclope à l'école Jean Grey a fait des dégâts. La scène est d'ailleurs un modèle du genre. L'humour est présent (Bendis est très bon avec Quentin Quire), la tension est permanente, il y a de l'émotion à chaque page. Personnellement, je me suis surpris à prendre parti et j'avoue avoir trépigné avec Wolverine puis souffert avec la jeune Jean Grey. C'est vous dire le degré d'empathie que Bendis parvient à créer avec son lectorat tant ses personnages sont admirables (avec une mention spéciale pour Kitty Pryde et Jean Grey). Bref, je ne taris pas d'éloges sur ce pur chef d'oeuvre. Pour ne pas gâcher notre plaisir, le twist final est là pour nous rappeler que la montée en conflictualité ne fait que commencer. Je ne vous parle même pas des dessins stratosphériques de Stuart Immonen. Enfin si, je vous en parle pour souligner qu'Immonen a suivi le nouveau design des costumes créés par Bachalo pour Uncanny X-Men. C'est parfait pour la cohérence de l'ensemble, bref encore un défaut que l'on ne peut plus relever.
Uncanny X-Men (vol 3) #5-6 : Brian Michael Bendis/Frazer Irving
Double-dose d'Uncanny X-Men. Ces deux épisodes si situent directement dans la continuité d'ANXM #11. Bendis continue de croiser les deux principales intrigues de la série qui correspondent peu ou prou aux problèmes que rencontrent l'école Charles Xavier (c'est quand même gonflé comme nom...) en externe et en interne. En déclarant la "révolution mutante", Cyclope s'est en effet attisé les foudres de la plupart des gouvernements normalement constitués. On suit donc les effets de cette déclaration au sein du SHIELD qui se doit de réagir et de préparer ses propres pions. Mais clairement le numéro s'intéresse aux défis que rencontre le corps professoral de l'école. Tous les X-Men qui ont été possédés par la Force du ¨Phénix (dans AvX) voient leurs pouvoirs se dérégler. Quand c'est Cyclope ou Emma, le problème reste mineur. Mais lorsque Ilyana Raspoutine est touchée par le phénomène ce sont les enfers qui menacent de l'engloutir, elle, ses collègues et ses élèves. Voilà un petit peu ce qui anime ces deux numéros. Cela reste de haute volée et l'on ne s'ennuie guère tant le rythme est haletant. On retrouve aussi les points forts de Bendis qui s'est toujours révélé en maître dialoguiste. Que ce soit dans l'intime ou dans l'action de groupe, sa patte apporte ce petit plus qui enchante votre lecture. Il y a notamment un décalage assez plaisant entre la gravité de la situation (être coincé dans les Limbes hostiles) et le badinage qui anime nos personnages (mention spéciale aux X-Men Rassemblement !). Mais le point fort de la série tient à mon sens aux dessins de Frazer Irving. J'étais a priori peu chaud à l'idée d'abandonner Bachalo, mais là le ton beaucoup plus réaliste d'Irving sied bien mieux au pitch des épisodes que le style cartoony de son prédécesseur. Et quelle colorisation sainte mère !! Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris une telle gifle graphique.
Cable and X-Force #8 : Dennis Hopeless/Salvador Larroca
La série la mutante la plus fun du moment. Hopeless a trouvé son rythme et son ton depuis quelques numéros et par là-même balaye les derniers petits défauts qui entachaient le titre. Dans ce #8, l'écrivain boucle son précédent arc pour définitivement installer l'esprit du X-Force version Cable. C'est futé (le plan est bien pensé), c'est réfractaire à toute forme d'autorité (Abigail Brand en fait les frais) et c'est bad assement jouissif. On sent qu'Hopeless adore ses personnages, et cet amour est communicatif. J'avais déjà un a priori positif sur Domino, mais là elle explose tout. J'apprécie aussi particulièrement le traitement de Colossus. Hopeless ne fait pas du Bendis puisque les failles post-AvX de Nikolaï sont surtout intérieures. Point de pouvoir défaillant mais une tristesse infinie qui mine notre mutant au grand coeur. Il fallait tort ou tard que l'homme de métal reprenne du poil de la bête, et l'écrivain a parfaitement rendu ce comeback. Dennis Hopeless est vraiment la révélation de Marvel NOW que je conseille de découvrir.
Bilan de la revue : Incontournable, sublime, magistrale, choisissez le qualificatif que vous voulez pour décrire X-Men. Si vous n'avez pas encore acheté ce magazine, votre mauvais goût est suspect.
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