IRON MAN 5
Iron Man (vol 5) #8-9 : Kieron Gillen/Greg Land/Dale Eaglesham
Conclusion de l’arc "Déicide" par
un Gillen qui n’avait pas envie de traîner. Ce numéro m’a pour le moins
surpris. Alors que je m’attendais à une exploitation classique de type
Gladiator avec ce vieux roublard de Tony finissant par emballer la princesse, Gillen
expédie sa scénographie de combat avec l’intervention de Pepper le logiciel.
Intervention étant le mot clef de l’épisode #8, l’écrivain fait appel aux
Célestes (rien que ça !) pour décimer la civilisation dépeinte il y a un
numéro à peine. Généralement, recourir de manière aussi abrupte à ce qui se
rapproche le plus chez Marvel de l’idée de divinité devrait faire tiquer.
Heureusement ce n’est pas le cas, puisque le script reste parfaitement
cohérent. 602 025 morts plus tard, Stark n’a pas vraiment digéré le fait de se
faire manipuler par l’androïde 451. S’ensuit une courte séquence de traque spatiale
conclue par un epic fail. Et là où Gillen révèle encore son génie, c’est dans
une belle démonstration de transition narrative. Car la vraie star de ce numéro
c’est le fameux 451, bien plus chafouin et taquin qu’un Stark dépassé par plus
fort que lui. Mais ce n’est pas tout car l’androïde est aussi porteur d’un
message vidéo du père de Tony. Voilà comment nous sommes délicatement amenés
vers les origines secrètes d’Iron Man avec un nouvel éclairage sur sa destinée.
Quand un épisode est aussi bien écrit, on ne peut que s’incliner, même si on n’aime
guère les armures, surtout quand elles sont aussi moches. Pas vraiment la faute
de Land et Eaglesham qui signent chacun un numéro, et dont le travail
reste très appréciable. Vivement la suite.
Guardians of the Galaxy (vol 3) : Brian Michael Bendis/Steve McNiven/Sara Pichelli
Voilà un épisode paradoxal. Il y
a beaucoup d’éléments, mais concrètement il ne se passe pas grand chose. On
commence avec de la parlote (ça reste du Bendis) et une nouvelle scène du
conseil intergalactique. On enchaîne avec du blast dans tous les sens avec une
très belle séquence de fuite menée à fond les ballons par nos Gardiens. Alors
pourquoi ça n’avance pas ? Parce nous n’avons qu’une redite de ce qui
était suggérée aux numéros précédents. On sent que le roi de Spartax joue un
double jeu, et la répétition dans cet épisode n’apporte pas le petit plus qui
accroche l’intérêt du lecteur. Attention, l’épisode reste de très bonne
facture. Bendis est en forme, ses dialogues sont incisifs, l’action s’enchaîne
toujours très bien. Le seul bémol que j’émettrais concerne l’humour. Bendis a
un léger tic d’écriture dès lors qu’il est en charge d’une équipe. Il lui faut
le personnage fonction pour faire des blagues de merde. Toujours. Chez les
Avengers, c’est généralement Spidey ou Stark, chez les X-Men c’est Bobby qui a le
rôle. Et là, ça ne manque pas, il faut que Stark vanne de manière lourdingue
les aliens. Ce n’est pas de haute volée, et donc superflu. On en apprécie d’autant
plus les piques sarcastiques balancées par Rocket Racoon qui, elles, font
mouche. Par contre pour les dessins, c’est la fête. Le duo McNiven/Pichelli (l’Italienne
va récupérer la série) est au top. C’est très dynamique, très beau aussi.
Indéniablement un des points forts de la série.
Fantastic Four (vol) #5-6 : Matt Fraction/André Araujo/Mark Bagley
Tie-in Age of Ultron. Typiquement l’épisode
purge inhérent à l’exercice du tie-in. Le numéro condense toutes les choses que
je déteste dans les comics mainstream. La première est la manière dont la série
colle à l’event. Je ne vois pas comment une rupture pourrait être aussi
abrupte. C’est comme si Marvel s’était rendu compte au dernier moment qu'Age of Ultron devait coller un minimum à la continuité et qu’il fallait donc justifier l’implication
des différentes équipes. Voilà la fonction principale de ce numéro. Et il faut
voir comment le Fraction règle la chose. Un petit coup de téléphone transtemporel,
et en avant Guingamp. Cette capacité à traiter par-dessus la jambe la dimension
spatio-temporelle (qui est pourtant l’enjeu numéro un du titre) est assez
explicite sur le fait que Fraction en a rien à cirer soit de sa série soit de
Age of Ultron. Mais le feu d’artifice du je-m’en-foutisme advient avec les
messages d’adieu balancés par les FF. On commence avec Johnny et le numéro du « de
toute façon la mort ne veut rien dire. A plus. Lol ». Fraction se paie littéralement
notre tronche en prenant au premier degré un des grands sujets implicites du
comics, à savoir la relativité de la mort. Que l’on soit dans l’autodérision,
je veux bien, mais la scène requiert une implication émotionnelle assez forte
de la part du lecteur, ce que Fraction torpille avec cette ligne de dialogue.
Et le fond on le touche avec la confession de Ben sur l’éclosion de Fatalis.
Concernant les relations entre les FF et Fatalis, c’est peut-être LE secret le
plus brûlant. Vous vous rendez compte que le lâcher à deux gamins par
hologramme interposé a autant d’impact que si la Chose leur avait refilé la
liste des courses.Vous allez me dire que le tie-in apporte quelque chose d’important
à l’event, mais non, pas du tout. Il doit manquer quelque chose quelque part,
parce l’épisode se termine en queue de poisson, laissant le soin à Bendis de
recoller lui-même les morceaux. Et miracle, au #6, tout le monde est de retour.
Autant dire qu’on n’insulte pas mon intelligence plus longtemps, et que j’ai
vite refermé la revue.
Bilan de la revue : je ne
vais pas parler des FF, dont il faut vite que Fraction se débarrasse pour le bien de
tout le monde. Par contre, Iron Man et les GOG s’en tirent une nouvelle fois
avec les honneurs.
UNCANNY AVENGERS 6
Uncanny Avengers #6 : Rick Remender/Daniel Acuna
Ce n’est pas le meilleur épisode
de la série. Plusieurs éléments me posent problème ou me font grincer des dents
sur la manière dont Remender poursuit son arc. La principale tient à la mort d’un
Céleste (décidément à l’honneur ce mois-ci) en début d’épisode, sur fond de
lutte de succession Apocalypsienne. Je ne savais pas qu’un simple coup de
hache, aussi magique fût-elle, pouvait mettre à mal une divinité cosmique, et
cela m’a chiffonné tout au long de ma lecture. Ensuite, il y a le côté
redondant des dissensions au sein des Uncanny. La guêpe l’admet elle-même, on
se croirait à la maternelle, mais c’est moins le duo Wanda/Malicia qui est à
blâmer que la plume de l’écrivain. Le récit avance néanmoins, et la menace se
précise avec une très belle scène de destruction spatiale. Remender continue de
tripoter ses anciens joujoux avec un certain bonheur et l’on est en droit d’être
optimiste sur la suite. Aux dessins, Acuna nous a habitués à beaucoup mieux.
Certes, son trip très fifties est appréciable, mais le manque de détail, les
moues parfois trop figées ne sont pas dignes de ce qu’il a pu produire
récemment, notamment avec Remender sur Uncanny X-Force. Reste de belles
compositions de planches, en particulier les deux dernières de l’épisode, dont
la symbolique provoque son petit effet.
Avengers Arena #6 : Denis Hopeless/Kev Walker
Voilà un numéro sauvé par son
final. Sans parler de l’image puissante qu’il nous jette à la figure, il nous
permet d’apprécier à posteriori toute la construction de l’épisode. On comprend
via la même technique d’assemblages de
flashbacks et dissensions dans le Murder World, comment en on arrive à ça. C’est
le sous-univers de l’académie Braddock qui est à l’honneur, et ce numéro a le
mérite de régler un certain nombre de tensions mise en avant au précédent épisode. Manifestement Arcade est aux
anges, et nous assure que le jeu est relancé. Ce n’est pas trop tôt, parce que
jusqu’ici c’était plutôt mou et lent. Bref, heureusement que le final
épice le tout. Kev Walker est par contre en grande forme et plus ça va, plus j’ai
l’impression qu’il s’améliore. C’est vous dire si c’est beau.
A+X 5 : Plein de gens.
Zzzzzzzzz ….. (baille) ….
Zzzzzzzzzzz.
Bilan de la revue : Pas
le meilleur mois pour le magazine. La faute à des numéros dans le creux de
leurs arcs respectifs. Le passage obligé pour retrouver, espérons-le, des
épisodes plus consistants les mois prochains.
AGE OF ULTRON 3
Ultron AU #1 : Kathryn Immonen/Amilcar Pinna
Et encore un tie-in. Centré sur
les Fugitifs et plus particulièrement sur le personnage de Victor Mancha (et je
vous conseille fortement la postface de Dorian Mendez si vous êtes perdus, très
claire et instructive). Etant donné que le bougre n’est autre que le fils d’Ultron
himself, on peut comprendre ce qu’il vient faire dans cette galère. L’histoire
manie encore le post-apo auprès de cette communauté d’ados paumés, tandis que
Victor est empêtré dans ses interrogations identitaires (suis-je méchant,
suis-je gentil, suis-je un robot ou un humain). Pour être tout à fait honnête,
l’épisode est quelconque. Je suis passé totalement à côté de l’émotion sensée
se dégager de ce huis clos. Il faut dire que l’écriture d’Immonen n’est pas
exceptionnelle, du moins pas assez pour rendre à nouveau intéressante une
thématique archi rebattue. En plus, les dessins d’Amilcar Pinna ne sont pas vraiment
les plus fins qui soient. Ce n’est pas laid, mais c’est assez quelconque, à l’image
du script.
Age of Ultron #5 : Brian Michael Bendis/Bryan Hitch
Nous arrivons à mi-parcours dans
l’event. Si vous avez suivi jusqu’ici, vous savez que les différents groupes de
héros se sont regroupés dans la Terre Sauvage pour échafauder une contre-attaque
efficace contre Ultron. Si vous êtes des vieux routiers des crossovers, vous savez
que le premier ralentissement dans le flot narratif est un virage à ne pas
rater. Il faut évidemment amorcer les prochaines phases du récit en présentant de
manière convaincante les pistes de résolution de l’event. A mon avis, on tient
là une transition en demi-teinte. La première raison est liée à des choix douteux de la
part de Bendis. Le divin chauve nous ressort le vieux débat « et si tu
remontais dans le passé, qu’est-ce que tu changerais ? ». Vous la
sentez venir la quenelle spatio-temporelle ? Bingo ! Puisque Ultron
attaque du futur, alors nos héros agiront dans le passé. Sans trop dévoiler le
script, je trouve que Bendis s’est planté sur la caractérisation de Wolverine
en vieux grincheux qui veut buter tout le monde. On verra comment ça va
évoluer, mais là j’avoue être un peu refroidi. En revanche on peut applaudir l’écrivain
pour l’introduction d’un protagoniste essentiel. Age of Ultron signe le retour
au premier plan du cador des coups fourrés, que dis-je, du maestro du plan au
poil de cul, en la personne du seul et
unique Nick Fury. Lui sait quoi faire et comment le faire. Bendis retrouve
alors sa plume incisive au détour de quelques répliques bad ass lâchées par
cette vieille trogne. J’accorde une mention spéciale à la séquence "matin de Noël",
particulièrement jouissive avec son cachet très série B et qui fonctionne à
mort à cet instant du récit. Bref, merci Papy Fury, la poudre va enfin parler.
Quelques mots pour parler de Bryan Hitch. Le script en tant que tel ne lui
permet pas de donner sa pleine mesure, mais cela reste de grande qualité. J’aime
beaucoup ses visages et son Fury est vraiment enthousiasmant. Je vous laisse
aussi la surprise d’une dernière page qui revisite un des thèmes classiques des
covers de comics et qui envoie du pâté. C’est très testostéroné, mais bon, c’est
pas Mon Petit Poney ce qu’il illustre.
Bilan de la revue : Avec son
tie-in un peu plat, et son épisode tout en dialogues, ce n’est pas la revue qui
va vous convaincre d’acheter les deux précédentes si vous avez pris le train en
route. A ce stade, soit vous avez été conquis et de toute façon vous allez
lâcher les euros, soit vous avez quitté Age of Ultron. La pression monte pour
Bendis qui doit assurer la deuxième partie de son event. A priori il a tous les
éléments pour nous satisfaire… mais aussi pour tout foirer.
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