Intéressons-nous aujourd'hui à une des séries des New 52 qui avait retenu mon attention, en bon gros fan du feu label Wildstorm (Stormwatch, The Authority, Wildcats), j'ai nommé Stormwatch. Nous avions quitté Paul Cornell au #6 alors que ce dernier avait posé les bases de la refonte plutôt réussie d'une équipe Wildstorm dans les New 52 de DC. Avec les #7 et 8, Cornell laisse sa place à un vieux routier du comics, Paul Jenkins.
En intérimaire de luxe, Jenkins nous propose un véritable mini-arc narratif. La menace du jour se dévoile en Ukraine, sur les décombres de Tchernobyl, sous la forme d'inquiétants signaux énergétiques, manquant de peu d'engloutir un Apollo de corvée de patrouille. Grâce à l'encyclopédie galactique vivante, J'onn the Martian Manhunter, l'ennemi est identifié : l'équipe secrète doit donc gérer une race particulièrement dangereuse originaire d'une autre dimension, les Gravity Miners (alias Chrszy-rr), responsables il y a plusieurs millions d'années de la destruction d'une partie de l'empire Daemonite. Ayant pour capacité d'annuler toute gravité sur le monde qu'ils colonisent, les Gravity Miners sont donc potentiellement capables d'annihiler la Terre en quelques heures. Après la disparition d'Apollo, encore lui, dans la faille dimensionnelle, pont de conquête des aliens, le duo Midnighter/Jenny Quantum doit partir en première ligne pour récupérer leur compagnon, et accessoirement sauver le monde.
Bon, qu'en est-il de la qualité de cet arc ? J'avoue être mitigé, voire très mitigé. Les bonnes idées sont là, notamment l'exploitation du pouvoir de Hawksmoor en Dieu des Villes, et la visualisation des villes ravagées par l'homme (en l'occurrence des désastres nucléaires). Mon problème vient surtout de ce qui risque d'être une habitude sur Stormwatch. On sent que les résolutions de menace vont avoir tendance à passer par les pouvoirs scientifiques de Jenny Quantum (qui peut mobiliser toutes les avancées de la science humaine). Cela m'ennuie pour deux raisons. Clairement, on fait une croix sur la Jenny de The Authority, qui était tout autant une action woman qu'un cerveau pouvant élaborer des plans complexes. Mais surtout, on va devoir se taper des explications fumeuses autour d'imbroglios de physique quantique mal maîtrisés et qui me passent de plus en plus au dessus de la tête. Soit je deviens débile et n'ai plus envie de me triturer le cerveau pour un résultat identique (l'alien est envoyé ad patres), soit ce type d'artifice autour d'enjeu de continuum spatio-temporalo-dimensionalo-conjoncturalo-interconnecté me semble trop bancal pour être enthousiasmant.
Une critique peut-être émise à propos de l'évolution de l'équipe. Si l'Ingénieur est un leader crédible de Stormwatch, j'ai vraiment du mal avec Jenny Quantum. Vous me direz que ça tourne à la fixation, mais faire de la Jenny version new 52 une gamine en manque de petit chiot (dans le texte) est une trahison que je ne m'explique pas. J'espère que ce qui est suggéré par Jenkins à la fin de l'arc sur les tensions entre la petite et Midnighter serviront de point de départ pour travailler de meilleure manière le personnage et revenir, soyons fous, à la seule et unique Jenny Quantum, badass et mature, l'éternelle clope au bec (c'est pas parti pour, je vous l'accorde). Je le mentionnais dans ma critique du premier arc de Stormwatch, l’ambiguïté sexuelle autour du duo Midnighter/Apollo évolue, doucement mais sûrement, mais on peut encore regretter que les nouveaux éléments apportés ne soient pas si bien amenés et frisent l'anecdotique.
Si je ne me trompe pas, Paul Jenkins cède dès le prochain numéro la place à Peter Milligan, et ce n'est pas plus mal. Un nouveau souffle se doit d'être apporté sur la série, qui perd dans ces deux numéros les nombreuses qualités qui avaient été entrevues sur le run de Cornell. Heureusement que les dessins de Calero et Hdr étaient au rendez-vous et peuvent faire passer la pilule auprès des lecteurs qui ont misé sur la série. Pour ceux qui attendent d'entrer dans Stormwatch, j'espère pouvoir vous redonner envie avec les prochains numéros, car si l'occasion était idéale avec cet arc transitoire, elle est malheureusement manquée.
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