Après la première fournée
Avengers, voilà le deuxième opus de nos bilans mensuels. A l’honneur, Age of
Ultron et Iron Man.
AGE OF ULTRON 2
Age of Ultron #3 : Brian Michael Bendis/Bryan Hitch
C’est avec une petite excitation
que j’ai ouvert ce nouveau numéro d’Age of Ultron tant le début de l’event avait
été enthousiasmant. Et ce n’est pas ce #3 qui va refroidir mes ardeurs. Le
début de l’épisode est classiquement bendisien. Donc ça cause beaucoup, mais ça
cause bien. Rappelons que le post-apocalyptique impose, pour être convaincant,
une caractérisation impeccable qui rend compte avec justesse des rares
ressources psychologiques à disposition d’un groupe de personnes partagées
entre l’impérieuse survie et le désespoir. Et dans le comics, cela passe par le
dialogue, ce que Bendis réalise encore une fois de fort belle manière. Le
blabla bendisien n’est d’ailleurs pas purement esthétique, il précise la menace
représenté par Ultron et décrit le premier plan (un système audacieux à base de
trade) élaboré par nos héros. Et puis changement presque radical d’atmosphère
avec un retour à l’action bien bourrine qui sied à ce type d’event. On pouvait
s’étonner de l’absence des cadors de « la diplomatie par le poing dans la
tronche », et Bendis nous répond en balançant un Hulk Rouge au top de sa
forme dans le cadre d’une team-up improbable avec le Maître de Corvée. L’occasion
d’une explication bien musclée avec la force robotique ultronienne, qui
rappelle toute la nécessité d’une créature gamma quand tout fout le camp. Et je
ne vous parle même pas du cliffangher « Oh my god ! », mais bien
pensé, qui conclut ce numéro de très haute volée. Aux dessins, Hitch ne cesse
de nous émerveiller. Au détour de certains visages et de séquences d’action, on
se prend même à retrouver le Bryan de la grande époque de Ultimates. Mais là où
l’artiste se régale, c’est dans ses arrière-plans tout en contraste entre les
ruines urbaines et le monde ultra-futuriste que construit Ultron. Bref, de la belle ouvrage.
Age of Ultron #4 : Brian Michael Bendis/Bryan Hitch
Il y a moins de choses à écrire
sur cet épisode, moins bavard et qui se lit beaucoup plus vite. La faute à un
enchaînement sur les chapeaux de roue suite à la précédente révélation. On en
sait plus sur comment agit réellement Ultron et si le traitement diachronique
est un petit peu mystérieux, cela reste plutôt intéressant. A part cela, tout s’enchaîne
très rapidement via plusieurs séquences de fuite parfaitement rythmées et mises
en scène. L’intérêt du numéro tient surtout dans la cohésion puisque Bendis
parvient à réunir (certains diront de manière un peu artificielle ou abrupte)
les trois groupes de héros que l’on avait aperçus dans les précédents épisodes.
Ce type de récit rassure sur les intentions de son auteur dont on sent qu’il n’est
pas perdu dans les limbes de son futur anticipé. On souffle un petit peu avant
de partir sur la deuxième séquence de l’event. Rien à dire sur le boulot de
Hitch, encore en grande forme.
Bilan du magazine : j’avais
des attentes, et je ressors de la lecture encore plus satisfait. C’est dire la
qualité d’un event qui ma foi, remplit pour l’instant son contrat. Vivement que
ça dure.
IRON MAN 4
Iron Man (vol 5) #6-7 : Kieron Gillen/Greg Land
Ahlalala pauvre Tony Stark.
Pourtant la soirée avait si bien commencé : sauvetage de princesse,
badinage et coktail, rendez-vous dans la couche nuptiale, érection pré-coït et
puis… c’est le drame. En guise de nuit torride, la donzelle lui gerbe
dessus pour finalement l’accuser d’avoir buter son dieu. Voilà pour le premier
numéro. Ensuite c’est la taule, un androïde légèrement duplice en guise de
baveux, et un trip gladiator dans l’arène. Voilà pour le second. Je vais très
vite, mais pour une fois avec Iron Man, je me suis régalé. Plutôt que de nous
resservir le numéro de vieux charmeur sur le retour, Gillen envoie valdinguer
Stark dans de sales draps cosmiques. A propos de l’accusation de « déicide »,
notre écrivain a décidé de piocher dans la continuité d’AvX. Après son X-Men :
Consequences, c’est la deuxième fois que Gillen s’approprie avec brio l’impact
de l’event. Notre milliardaire a tout simplement décidé d’emballer la princesse
de la seule race qui vénérait le Phoenix dont elle tirait puissance spirituelle
et économique. Autant dire que les chefs d’accusation sont lourds pour celui
qui a concouru à purger l’univers du plumitif enflammé. On retrouve tous les
points forts de l’écriture de Gillen : des dialogues percutants, un humour
parfois crâneur mais tout de même réussi, une action rythmée et en sens de la
conclusion qui donne furieusement envie d’en lire plus. Bref, je suis sous le
charme du moustachu ! Je ne partage pas la haine de certains contre la
personne de Greg Land. Je comprends que l’on puisse tiquer sur certains de ses
visages ou de ses expressions un poil figées, mais franchement c’est honnête,
et ça correspond plutôt à l’ambiance bling-bling tac-tac d’Iron Man.
Nova (vol 5) #4 : Jeph Loeb/Ed McGuiness
Je vais être plus réservé, et
cela me chagrine un petit peu tant j’ai été élogieux avec cette série. En
abandonnant les interrogations existentielles de son adolescent, Jeph Loeb rentre
finalement dans le rang de l’écriture d’un teen title. Qu’on ne me fasse pas
écrire ce que je n’écris pas. L’épisode est plaisant, fluide, avec un sens
certain de l’action. Mais, cela reste du teen comics. Donc « pif paf pouf »,
« les jeux vidéos, c’est cool », « na na nère, tu m’attraperas
pas » : ça enquille certains poncifs, et il est dommage que Loeb ne
se soit pas aventuré à sublimer le genre. L’ennemi du jour est encore lié à la
figure paternelle de Sam Alexander, mais là encore cela va un peu trop vite
dans les développements, jusqu’au final pour le moins précipité. A voir dans
les prochains mois. Bien entendu, McGuiness est toujours en forme et contribue
à ce que la lecture de Nova soit toujours agréable.
Fantastic Four (vol 4) #4-5 : Matt Fraction/Mark Bagley
C’est pareil que pour Avengers
Assemble. A chaque fois j’ai envie de donner ma chance à la série, et à chaque fois ça ne fonctionne pas. A la différence que Fantastic Four ne me met pas en
colère, mais m’emmerde profondément. L’ambiance Lost in Space, mâtinée de « La fête à la maison », forcément ça n’emballe pas des masses. J’avoue
même ne pas être allé au bout du deuxième épisode (faut peut-être mettre ça sur
le compte de la digestion…). Ce que me raconte Fraction ne me passionne guère
et la manière dont il le fait me ramène toujours plus vers Morphée. Et pourtant
ça avance un peu… Enfin, j’imagine qu’il y a des fans. Pour les dessins, ce que
fait Bagley ne m’envoie pas au septième ciel. C’est comme le cimetière, ça vaut
le détour mais pas le voyage.
Bilan de la revue : Ce n’est
certainement pas la meilleure revue de Panini. Cependant les espoirs sont
permis : Iron Man devient très intéressant, les GoG vont revenir, et
espérons que les futures annonces vont sensiblement rebooster un éditorial qui
en aurait bien besoin.
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