Vous le savez (ou pas d'ailleurs), mais le mois de juin est pour Panini cette dernière ligne droite vers le Marvel NOW tant attendu. Pour être un peu plus dans le vrai, écrivons que la plupart des mensuels vont s'arrêter au #12 avant de repartir avec de nouveaux contenus éditoriaux (
que nous vous indiquions ici). Mais Mavel NOW commence aussi ce mois-ci avec la nouvelle revue Uncanny Avengers. Le Juin Paninien est donc sous le double-signe de la conclusion et du nouveau départ, ce qui nous rappelle que la temporalité dans les comics est avant-tout cyclique et tient beaucoup de l'éternel recommencement. Pour faire plaisir à ce bon vieux Friedrich, nous nous intéresserons donc aux revues Hulk, X-Men et Uncanny Avengers.
HULK #12
Incredible Hulk (vol 3) #14-15 : Jason Aaron et Jefte Palo
Si vous lisez ce blog, vous aurez constaté que je suis un grand fan du personnage de Hulk, mais aussi que j'ai été régulièrement négatif avec le run de Jason Aaron. Une déception à la hauteur de mes attentes tant je porte aux nues l'écrivain de Scalped. Autant dire que je m'étais fait une raison sur la conclusion de Incredible Hulk. Soyons honnête, ces deux numéros ne déméritent pas. Au contraire il y a de bonnes idées, notamment sur la dualité réunifiée Hulk/Banner. Le retour à la "normale" est très bien construit. Tant mieux car c'était probablement LE point sensible qu'il fallait soigner. La cohérence du travail de Aaron est aussi appréciable, notamment dans les cases qui rappellent les liens qu'a pu tissés le géant vert lors de ses précédentes aventures. Maintenant ce n'est pas un chef d'oeuvre non plus. Cela reste quand même confus, et le lecteur peut être lassé de ces intrigues entre Fatalis/Hulk/Banner/Mad Squadron/Fatalibots. Surtout que Aaron jette grossièrement ses nouveaux éléments, et si l'idée est bonne (le cerveau de Banner par exemple), la manière dont elle est amenée laisse clairement à désirer. Autre point négatif : les dessins, malgré tout le respect que je dois à Palo. J'aurais préféré un trait plus dans la norme et qui mette en avant la puissance du personnage. Pour finir, Aaron fait comme son pote Parker, et offre une fin de run sur ton de gaudriole qui est totalement hors de propos. Je suis peut-être un intégriste du perso, mais on ne conclut pas un titre en balançant une merde de singe radioactive sur Bruce Banner...non ça ne se fait pas.
Secret Avengers #36-37 : Rick Remender et Matteo Scalera
Je n'ai pas grand chose à écrire sur le titre. Remender nous a habitué à de l'excellence (relativement à un titre Avengers, hein...), et sa conclusion est parfaitement maîtrisée. Un grand sens du rythme, de la narration, du rebondissement. On lit ces deux numéros comme on regarde une fin de saison de 24. Selon moi, cela ne va pas être facile de prendre les rênes du titre après Remender. Par contre, j'en profite pour féliciter Panini qui publie le mot d'adieu de Rick Remender himself. Ce type d'exercice est un bon moyen de rentrer (un peu) dans l'intimité des écrivain, de se rendre compte de leur sincérité et de leur attachement à leur univers. Bref, une très bonne initiative.
Hulk #28-29-30-31 : Jeff Parker et ses copains
Toujours des back-up stories sur A-Bomb. Toujours aussi anecdotique.
X-MEN #12
AvX : Consequences #1-5
Je ne suis pas un lecteur du "vieux" magazine X-Men. Mais Jérémy Manesse en avait fait une assez bonne promotion sur la page Facebook de Panini, donc je me suis laissé tenter. On peut parfois douter des mini-séries post-event (à juste titre, les lecteurs de Fearless en savent quelque chose), mais je ne saurais que trop vous conseiller cette revue. La mini-série mérite véritablement son titre, et si vous voulez savoir ce qui se passe entre la défaite de Cyclope et son évasion (puisqu'il est en liberté dans Marvel NOW), vous ne pouvez pas faire l'impasse. Concrètement, il se passe beaucoup de choses dans ces cinq numéros. Les X-Men alliés des Avengers sont toujours à la recherche des anciens "Phoenixisés". Les portraits sont assez justes de ces coupables/victimes, qui ont goûté à l'infinité et à la perfection mais qui portent les séquelles de leurs actes inhumains. Mention spéciale à Colossus et Namor. On retrouve aussi Hope qui est partagée entre la destinée superhéroïque et un retour mérité à la normalité. Les pages sur la jeune fille sont très soignées, avec une émotion souvent juste pour décrire ce que ressent une adolescente "responsable" du mega conflit AvX. Mais le gros du morceau est consacré à la relation Cyclope/Wolverine. Au détour de deux dialogues, puis lors de l'évasion, Kieron Gillen retourne de manière brillante les positions qui étaient établies depuis House of M (quoique sensiblement modifiées lors de Schism. L'affrontement Charles/Erik se retrouve plus que jamais dans l'opposition Wolverine/Cyclope, même si les cartes sont redistribuées entre le pédagogue et l'exécuteur. Si le contenu de AvX : Consequences est aussi bon, c'est qu'un sacré écrivain officie en la personne de Kieron Gillen. Voilà un nom que je vois revenir souvent dans les dernières parutions Marvel, mais à l'exception de certains numéros de Journey into Mystery, je suis plutôt ignorant quant au contenu de ses derniers travaux. Un manque qu'il faudrait combler, car le bonhomme est foutrement talentueux. Une maîtrise parfaite de l'art du dialogue, une compréhension magistrale de l'univers X-Men et de ses fondamentaux, une dimension tragique qui vous prend émotionnellement, voilà ce à quoi vous pouvez vous attendre dans ce X-Men #12. Pas grand chose à dire sur les dessins. Comme plusieurs dessinateurs officient, c'est forcément inégal, mais je dirais qu'on s'en fiche car l'écriture ferait passer n'importe quel style, aussi médiocre soit-il.
UNCANNY AVENGERS #1
Uncanny Avengers #1 : Rick Remender et John Cassaday
Marvel aura décidément capitalisé un max sur l'event AvX. Après une mini-série aftermath, la Maison des Idées met en place deux ongoing destinées à rassembler les deux familles de super-slibards. Uncanny Avengers avec son nom qui sent bon le marketing, son casting de luxe (Captain, Havok, Thor, Wanda, Wolverine et Malicia), son équipe cinq étoiles (Remender et Cassaday) s'impose d'emblée comme un blockbuster incontournable. Dans le contenu, cela reste tout de même très classique. Remender joue la carte du statu quo défavorable (et pour cause) aux mutants. Deux lignes directrices sont travaillées : la "réconciliation nationale" sous l'égide (pouvait-il en être autrement) de Captain America, et les plans diaboliques des groupes anti-mutants qui ont l'opinion publique derrière eux. C'est le retour d'un bon gros méchant des familles, avec un twist qui pourrait faire grincer des dents. Bref, c'est un début de run honnête, avec de très jolis dessins.
Avengers Arena # : Denis Hopeless et Kev Walker
En abandonnant le titre Thor, j'en avais fini avec l'Avengers Academy, série qui était loin de me bouleverser. Mais avec la couverture US du premier Avengers Arena et son trip Battle Royale assumé à 200%, je me suis dit que ça valait le coup de l'investissement. Et grand bien m'en a pris. Alors oui, Hopeless joue bien la carte de Kinji Fukusaju, mais putain, de quelle manière ! En toute honnêteté c'est un des meilleurs #1 qu'il m'ait été permis de lire (tous comics confondus). Quelle introduction, avec un bad guy charismatique, des dialogues percutants, une ambiance désespérée, un final assez choquant. Bref, un sans-faute, que dis-je un énorme kif de lecture couillue et hardcore comme je m'attendais pas à en retrouver sur un titre Marvel. Le seul défaut de ce genre de départ en fanfare, c'est qu'il faut tenir sur la durée. En plus Kev Walker est en grande forme, et la colorisation est juste parfaite pour la série. Un must-read, et mon coup de coeur du mois de Juin !
A+X 1 : Slott/Garney et Loeb/Keown
Après AvX, voilà A+X. Une série qui se veut régulière avec des one-shots de team-ups mutant/avengers orchestrés par les meilleurs scénaristes disponibles. Un concept qui aurait pu fonctionner en back-up (par exemple de Uncanny Avengers) mais il faut bien faire de la thune... Bref, que dire de ces deux histoires (que j'ai presque oubliées). Honnêtement, c'est pas mal. On peut pinailler sur l'histoire de Cable et Captain (à un moment j'ai l'impression que le Captain des années 40 est finalement au courant de toute la continuité Marvel), mais le récit sur Wolverine/Hulk est plus enthousiasmant. Notre duo de bourrins testostéronés se retrouvent aux prises de leurs versions futuristes, donc ça tape, et plus on avance, plus ça tape. Ah non, sauf à la fin puisque Loeb ne peut s'empêcher un mystérieux mystère pour ouvrir sa séance de bourre-pifs. L'avantage de ce type de twist, c'est qu'il alléchant le temps d'une case, et qu'on sait qu'on aura pas une dizaine de numéros indigestes qui accoucheront d'un pétard mouillé. Merci A+X !!
Pour tous ceux qui s'interrogent sur l'achat de Uncanny Avengers, franchement ça vaut le coup. Oui, on peut (et on doit) gueuler sur le format (72 pages pour 4,20, merde !), en espérant que l'éditeur revienne sur son format, mais le contenu fait tout de même passer la pilule.