The Dark
Constantine #1 : Jeff Lemire/Ray Fawkes/Renato Guedes
Pas besoin de vous rappeler la flamme que je déclare quasiment tous les mois au personnage de John Constantine (voir ce billet notamment). En bon fanboy inconditionnel, je ne pouvais pas passer à côté de cette nouvelle série des New 52. Devant le "succès" (tout est relatif) de sa Justice League Dark, DC a décidé de sacrifier la série mère Hellblazer au profit de sa version mainstream. On était en droit de se méfier, étant donné que la version JLD de Constantine n'était pas exempte de tout défaut, même lorsque Lemire était seul aux commandes. Alors qu'en est-il de ce premier numéro. Je l'ai clairement ressenti comme un "ne vous inquiétez pas, il y aura (un peu) de Hellblazer dans le titre". Attention, nous sommes au début de l'arc, qui se lit quasiment comme une introduction à l'univers magique de DC, mettant en piste notre célèbre fumeur face à une magicienne assez hostile. Il faut donc se garder de toute impression hâtive, mais on retrouve le côté "rien à foutre des dommages collatéraux" qui a forgé la réputation du personnage. C'est pas mal, on sent que l'on n'ira jamais loin dans la violence verbale ou graphique, mais l'histoire concoctée par Fawkes et (quel pourcentage de) Lemire est plus qu'honnête. Pour les dessins, je découvre le style de Renato Guedes, et c'est fort plaisant tout en respectant l'atmosphère quelque peu sombre du titre.
Justice League Dark #18 : Jeff Lemire/Ray Fawkes/Mikel Janin
On prend les mêmes et on recommence. Mais ce coup-ci Fawkes et (quel pourcentage de) Lemire concluent leur arc sur Death of Magic. Beaucoup d'action, d'explosion, d'effets pyrotechniques et un gros deux ex machina pour résoudre l'ensemble des enjeux posés depuis quelques numéros. Ces derniers mois, j'ai le sentiment de ressentir toujours la même chose quand je conclus un arc des New 52. C'est rarement enthousiasmant, mais un petit effet d'écriture te donne envie de poursuivre l'aventure. Pas de doute sur cette aventure de la JLD, c'est plaisant mais ça ne transcende absolument pas son sujet. Le problème tient à mon avis qu'utiliser et interpréter des éléments issus de Vertigo pour en faire au final un banal blockbuster mainstream est tout simplement décevant. On fait miroiter de très belles choses au lecteur pour ensuite trahir ces mêmes promesses. Et ça, ça ne pardonne pas sur le ressenti. Et pourtant j'ai envie de poursuivre l'aventure, même si Constantine (oui oui c'est obsessif) est caractérisé comme un boy-scout avec plein de bons sentiments. Cet indécrottable britannique fait un joli pied de nez à l'agent Trevor et endosse avec un certain panache le rôle de leader de la JLD. Rien que pour ça, le titre vaudra le détour. En fait, rien que pour ça et les dessins de Mikel Janin, toujours en forme dans ce numéro avec son lot de planches assez spectaculaires.
Swamp Thing #18 : Scott Snyder/Yanick Paquette
Je comptais critiquer Rottworld et finalement je n'ai pas eu le courage ou le coeur de le faire. Comme pour Death of the Family, j'ai été déçu par la conclusion du crossover, et je partage l'avis de ceux qui disent qu'en février nous avons vu les limites de l'écriture de Scott Snyder. Il n'est pas le seul responsable, son petit copain Lemire est aussi dans le coup, mais impossible de ne pas soupirer de frustration face à ce qui devait être un climax de la mort qui tue. Autant avouer que ce n'est pas avec une grande envie que j'ai ouvert ce #18, le dernier de Snyder et Paquette. Pourtant c'est en toute simplicité un numéro somptueux. Tout y est réussi, de la gestion de Rottworld au nouveau départ de ses personnages, c'est le sans faute à l'écriture. La relation Abby/Swamp Thing est sublime, les scènes sont touchantes sont trop tomber dans le pathos, la gravité inhérente aux différents Parlements est aussi très bien retranscrite. On jongle avec le spectre émotionnel entre le soulagement typique de la fin de cycle, et la nostalgie "ah tout ne sera plus pareil". On tient une p...n de fin de run dont on pourra se dire avec le recul qu'il constitue une belle oeuvre cohérente qui ne doit pas rougir face à ses aînés. Bref ce n''est pas un cadeau pour Charles Soule, qui doit passer après ça. Au diapason de son écrivain, Paquette livre ses dernières planches, qui sont très très belles. De la noirceur de Rottworld jusqu'à la lumière du marais, le canadien y est pour beaucoup dans le sentiment d'accomplissement qui se dégage de cette conclusion.
Animal Man #18 : Jeff Lemire/Steve Pugh
Je pourrais presque faire la même critique que pour Swamp Thing. Bizarrement Lemire est d'un coup beaucoup plus à l'aise que lorsqu'il devait composer avec son compère pour mener Rottworld. Ce numéro fonctionne donc comme un épilogue au crossover, et Lemire nous prouve à nouveau combien il est doué avec la famille Baker. Le scénariste résout toutes les intrigues introduites depuis le #1, et la petite Maxine fait (enfin) état du potentiel qu'on lui promet depuis un certain temps. Là encore il y aura un gros tournant dans la série. Intitulé "This is the most tragic day in the life of Buddy Baker!", vous vous doutez bien que la mort est au tournant de ce numéro. On pouvait s'y attendre, mais c'est logiquement amené, et finalement assez émouvant. Cette mort sera en tout cas au coeur des prochains épisodes puisqu'a contrario de Snyder, Lemire reste sur Animal Man. Et ce n''est pas plus mal, parce que le titre reste une de mes meilleures lectures, à la qualité constante, chez les New 52. Depuis le début, je suis un grand fan du dessins de Pugh, donc pas de déception à niveau-là, les planches sont efficaces et agréables.
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