mardi 13 août 2013

Panini Comics (Août 2013) : X-Men Universe 2, X-Men 2

Suite et fin du bilan du kiosque Panini, avec les séries mutantes à l'honneur. J'avais salué le relaunch du sous-univers le mois précédent (du grand grand Bendis notamment), il est maintenant temps de vérifier si l'aïoli n'est pas retombé. 

X-MEN UNIVERSE 2

Savage Wolverine #2-3 : Frank Cho

J’avoue que je suis embêté avec cette nouvelle série. Disons que j’alterne entre le franc sourire et le « Non ! Là c’est trop con ! » . Que l’on donne carte blanche à Frank Cho ne me gêne pas plus que ça. Mais cela se sent que le dessinateur n’est pas un as de l’écriture (j’en veux pour preuve un clin d’œil un poil lourdingue Hugh Jackman, sans parler de certains calembours). En fait ce qui est étonnant avec le style de Cho, c’est son incapacité à garder son sérieux plus de trois cases. Il casse ainsi régulièrement le côté survivaliste de son récit (rappelons qu’à la base toute une mission a été massacrée) par une vanne, une gaudriole, une situation cocasse (on entendrait presque le bruit de klaxon pour appuyer le gag). Impossible de ne pas se taper le front à la lecture du casus belli à la fin du #3. En même temps ce ton badin permanent n’est pas désagréable, et j’ai passé un très bon moment à avancer dans l’histoire aux côtés de Wolverine. Car l’histoire avance malgré tout. Amadeus Cho débarque aussi de manière mystérieuse sur l’île (on pourra tiquer que c’est un nouvel auteur asiatique qui mobilise un héros asiatique), passe pour un Dieu auprès de la tribu locale, manque de féconder Loana (ça ne s’invente pas), mais surtout en apprend plus sur les enjeux de l’île et du conflit antique qui opposa un éternel à une créature assez hostile. Un mot sur les dessins. Vous ne connaissez peut-être pas la passion de Frank Cho pour les Jungle Girls (allez sur son site pour vous en convaincre). Je reste persuadé que cela a été sa motivation numéro 1 lorsqu’il a proposé cette série à Marvel. Si vous êtes allergique à l’anatomie de Shanna, passez votre chemin, car la belle est exposée sous toutes les coutures. A part ça, il faut avouer que le bougre sait quand même très bien dessiner et que cela reste très très beau.

Uncanny X-Force (vol 2) #3 : Sam Humphries/Ron Garney/Adrian Alphona

Je n’ai pas grand chose à écrire sur cet épisode qui se lit vite et plutôt bien. Tout le numéro est orchestré autour de la traque de Bishop et de Ginny. Il reste beaucoup de points d’ombre autour de cette petite fille qui attire tant de monde, et sur le retour de ce Bishop. Quelques mystères seront forcément levés au prochain épisode, puisque l’épisode de conclut par l’enfermement de Betsy dans… et non je ne vous spoilerai pas ce twist final. Au niveau des dessins, c’est quelconque sans être moche, à l’exception des dernières pages, plus oniriques et donc plus plaisantes. J’attendrai vraisemblablement quelques numéros avant de livrer un avis péremptoire sur cette nouvelle mouture d’Uncanny X-Force.

Age of Apocalypse #7-8 : David Lapham/Renato Arlem

Lapham continue son bonhomme de chemin sur cette série qui se déroule dans le monde alternative de l’âge d’Apocalypse. On n’est guère dépaysé, puisque Lapham prend une nouvelle fois son temps, consacre la part belle à la parlote, aux revirements, aux trahisons, aux alliances complexes. Si l’on peut être lassé de ce sempiternel jeu où l’équipe du Prophète est toujours sur le fil du rasoir, on entrevoit enfin le bout de la lumière. Depuis le début de la série, la tonalité est clairement pessimiste voire fataliste, mais là une solution au problème Omega est apporté. Lapham réinterprète plutôt bien le rôle des Emma Frost, Reed Richards et Fatalis. Je maintiens que c’est un titre attachant, au goût si particulier qu’il serait dommage d’en priver le lecteur français. Je suis toujours aussi fan du dessins de Renato Arlem, qui est en adéquation totale avec l’atmosphère poisseuse et crépusculaire de l’âge d’Apocalypse.

Bilan de la revue : en attendant l’arrivée d’X-Men de Brian Wood, X-Men Universe reste une revue bancale. Malgré tout elle vaut l’achat, notamment pour les deux épisodes de Savage Wolverine qui se révèle une série attachante pour ses qualités mais aussi pour ses défauts.


X-MEN 2

All New X-Men #3-4-5 : Brian Michael Bendis/Stuart Immonen

Triple dose de ANXM dans ce magazine, et on ne va pas s’en plaindre. Je vous remémore mes impressions du mois dernier, mais à mon humble avis, All New X-Men était incontestablement la grosse claque de Marvel NOW en renouvelant de manière osée l’univers mutant. Une fois la surprise du pitch génial de Bendis passée, il faut assurer sur la durée. Evitons le suspense superflu, ces trois nouveaux numéros sont de haute volée. Je vous faisais part d’une certaine incompréhension de certains éléments d’Uncanny X-Men, et bien disons que le #3 permet de faire combler les trous. Une petite erreur éditoriale chez Panini, vite oubliée. Bendis développe ensuite les péripéties à notre ère des X-Men originels. Et le grand chauve a soigné ses passages obligés, notamment la rencontre entre les deux Scott Summers qui est magnifique de bout en bout. Deux X-Men sortent du lot : le Fauve (originel) et Jean Grey. Le premier surprend par son assurance, quant à la seconde elle va de révélation en révélation, et sera probablement la clef de voute des prochains numéros d’ANXM. Deuxième plainte par rapport à Panini, qui a un peu saccagé la double-page où notre rouquine avale en une seconde 50 ans de vie mutante (saleté de reliure). Cela me donne ma transition car dans cette série, on ne se régale pas seulement du scénario en béton armé de Bendis, mais on déguste chaque planche d’un Stuart Immonen en très grande forme malgré des délais infernaux. La grande classe pour une série qui est déjà un classique. Vivement le mois prochain.

Uncanny X-Men (vol 3) #2 : Brian Michael Bendis/Chris Bacalo

Uncanny X-Men sous la plume du même Bendis est un petit peu le pendant de ANXM, le revers de la médaille mutante, du moins c’est de la sorte que je l’interprète. A ANXM la lumière des X-Men purs et originels, à Uncanny la noirceur de la « Révolution Mutante », projet de Cyclope, entouré d’Illyana, Emma Frost et Magneto. Ce qui est suggéré dans ANXM est plus amplement mis en avant dans cette série, notamment les conséquences inattendues de la Force Phénix sur ceux qui ont été en contact avec elle. Dis plus clairement, Cyclope, Magneto et Emma Frost ont perdu une large partie de leurs pouvoirs, du moins n’en ont plus la maîtrise totale et souveraine. Bendis traite des récentes blessures qui n’ont pas encore eu le temps de se refermer, mais qui le doivent puisque Cyclope lance sa propre école Charles Xavier pour soutenir la « Révolution mutante ». Un peu comme Wolverine and the X-Men en son temps (avec le même dessinateur, qui plus est), on fait le tour du proprio et une première revue des jeunes effectifs. Reste que Bendis n’a pas oublié son cliffangher du #1, qu’il ne résout pas vraiment en le plussoyant à la conclusion du ce présent épisode. Que dire des dessins de Bachalo ? Si vous aimez le cartoony, vous allez adorer Uncanny X-Men. Personnellement j’apprécie beaucoup son trait qui donne immédiatement une tonalité particulière à ce titre. Une autre bonne lecture somme toute.

Cable and X-Force #3 : Dennis Hopeless/Salvador Larroca

Après deux épisodes plutôt plaisants, mais relativement obscurs, Hopeless continue son aventure avec l’ami Cable et la menace à laquelle cette version d’X-Force doit faire face. L’écrivain reste économe dans le dévoilement de son intrigue, mais cela avance nettement. Si le coupable n’est pas encore identifié, au moins on sait quand et comment la race mutante sera menacée. Il me manque encore un je-ne-sais-quoi pour m’emballer définitivement, mais c’est une dissertation plutôt efficace sur la notion de terrorisme et les problèmes de perception dès lors qu’il s’agit de qualifier les actions de Cable. Qu’un groupe comme les Uncanny Avengers soit amené à s’interposer est somme toute logique, puisqu’il est confronté au même type de menace tout en y répondant de manière classique à la sauce Avengers. Alors est-ce que le groupe mérite pour autant le nom de X-Force ? Oui dans la testostérone et le potentiel dangereux de ce joli roaster, non pour l’instant car les effusions de violence sont plutôt rares pour un groupe d’intervention de choc.  Tant pis pour la répétition, mais si je suis ravi de retrouver Hope et son père, j’attends désormais qu’Hopeless me surprenne et se lâche un petit peu plus. Rien à dire par contre sur les dessins de Larroca. Personnellement cela me convient tout à fait.  


Bilan  de la revue : X-Men est une excellente revue, et conserve son statut de must-have. Point de série faiblarde, même si Cable and X-Force est un cran en-dessous des séries maniées par Bendis. 

lundi 12 août 2013

Panini Comics (Août 2013) : Iron Man 2, Uncanny Avengers 3

Suite du bilan mensuelle même si j'ai pas de thématique pour relier formellement les deux magazines mis à l'honneur, à savoir Uncanny Avengers et Iron Man. Mais bon, on s'en fiche me direz-vous, et vous auriez parfaitement raison. L'important ça reste le contenu.

IRON MAN 2


Iron Man (vol 5) #2-3 : Kieron Gillen/Greg Land

Double dose d’Iron Man, et je ne peux pas dire que j’en ai été ravi à la lecture. Et pourtant j’aime garder l’esprit ouvert, et j’aurais été enchanté d’être convaincu par Kieron Gillen. Malheureusement les deux numéros du jour m’ont à nouveau fait comprendre pourquoi Iron Man ne m’a jamais passionné. La faute peut-être à deux épisodes complètement anecdotiques, le premier autour d’un pissing contest d’armurier avec en nemesis des Power Rangers aux noms de chevaliers arthuriens, le deuxième autour de la recherche d’Extremis et de l’infiltration de Stark dans une demeure d’un trafiquant colombien pour se friter avec des vilains quelque peu anonymes. La faute incombe peut-être à Gillen qui pour l’instant ne propose que des one-shots, et qui nous ressert donc le même cocktail de vanité insupportable, de blagues pas toujours drôles et d’un Stark hésitant tel Mariah Carey face à sa penderie d’armures. J’ai constaté un peu partout sur le net que beaucoup de personnes détestent le style de Greg Land. Sans être le dessinateur du siècle, ses planches ne me piquent pas plus les yeux que ça. Au contraire, je le trouve plutôt adapté à l’univers Iron Man version Kieron Gillen.

Guardians of the Galaxy (vol 3) #1 : Brian Michael Bendis/Steve McNiven

Après un prologue sur la jeunesse de Peter Quill, on entre enfin dans le vif du sujet. Et là, Bendis fait très fort. L’épisode s’ouvre dans un bar galactique et sur le dialogue entre Quill et son père, Seigneur de la Galaxie (rien que ça). Si la thématique du conflit paternel sur fond de « accepte ta destinée princière » est bien menée l’intérêt est ailleurs. Bendis s’attarde en effet sur l’équilibre diplomatique entre les différentes forces et autre empires galactiques. L’enjeu : la neutralité de la Terre avec interdiction à toute race d’intervention directe. Un élément scénaristique plutôt bienvenu car que ce soit avec Giffen ou le duo Abnett/Lanning, les enjeux diplomatiques (en dehors du « Empire tape sur Empire ») et autres négociations ont plutôt été ignorées. Un aspect « real politics » qui a le mérite de clarifier la situation effective de la Terre, même si le Cliffangher de l’épisode tend à démontrer que les règles sont avant-tout émises pour être transgressées. Que le lecteur se rassure, Bendis n’oublie pas qu’il officie sur du cosmique, et nous livre une bonne dose de bourrinage spatial, les Gardiens se lançant à l’assaut d’un vaisseau Badoon. On retrouve avec plaisir Rocket avec son bazooka, Gamorra et sa lame et Groot avec son « Grooot ! ». Si je rajoute à cela le boulot impeccable de Steve McNiven, vous tenez là une des lectures les plus agréables de ce mois.

Nova (vol 5) #2 : Jeph Loeb/Ed McGuiness

On retrouve le jeune Sam Alexander aux prises avec Gamorra et Rocket Racoon. Si le dialogue s’avère plus compliqué que prévu, il agit comme révélation quasi définitive pour notre adolescent. Et oui, son père n’était pas mythomane. Sam accepte puis enfile l’héritage familial, et se transforme pour la première fois en Nova. Loeb décrit le moment, classique et efficace depuis Spiderman, où un jeune garçon découvre les intérêts d’avoir des super pouvoirs. Vous comprendrez aisément que le pitch du présent épisode ne brille pas forcément par son originalité, mais cela n’impacte en rien le plaisir de lecture. La plume de Loeb est toujours aussi limpide et l’on ne s’ennuie jamais. La maîtrise du rythme est impeccable et le petit cliffangher à la fin du numéro nous montre que l’on ne va guère perdre son temps sur cette série. Ed McGuiness est fidèle à sa réputation, même si on n’a pu le voir un peu plus inspiré sur d’autres séries.

Fantastic Four (vol 4) #2 : Matt Fraction/Mark Bagley

Fraction avance dans les préparatifs du voyage temporal des 4F. Enfin il avance à son rythme, ce qui revient à écrire qu’il ne se passe pas grand-chose. L’épisode sert surtout à présenter les liens entre les Fantastic Four et la Fondation du Futur. Honnêtement, ce numéro se lit plutôt bien, et j’avoue même avoir été séduit par le roaster de ladite fondation (mention spéciale pour Medusa), histoire de regretter certains choix éditoriaux de Panini. Hormis cette petite parenthèse, et bien…. C’est à peu près tout ce qu’il y avait à signaler sur ce numéro. Un petit mot sur les dessins de Bagley. C’est pas mal et relativement joli.

Bilan de la revue : le cosmique tire encore une fois tout ce beau monde vers le haut. Iron Man n’est pas vraiment passionnant, et je ne suis pas extatique sur le futur voyage temporel de la famille fantastique. Mais bon, pour Nova et GoG, le magazine vaut le détour.


UNCANNY AVENGERS 3


Uncanny Avengers #1 : Rick Remender/John Cassaday

Remender poursuit son premier arc de la série blockbuster post AvX. Quitte à me répéter, j’ai déjà eu connaissance des six premiers numéros, ce qui ne m’empêche pas de prendre du plaisir à la relecture. On ne reconnaît pas forcément le style de Remender qui fait preuve d’un peu plus de désinvolture qu’à l’accoutumée. Si la caractérisation des personnages pâtit forcément de ce traitement parfois grossier, l’écrivain continue de mener sa barque tambour battant. L’avantage d’Uncanny Avengers, c’est que nous avons un actionner décomplexé avec son lot d’action et de retournements de situation. Crâne Rouge est toujours convaincant en extrémiste humain post AvX, son plan plutôt chiadé, l’ambiance est allègrement apocalyptique. Impossible de ne pas faire un petit rapprochement avec Fear Itself (un nazi et la psychose s’emparant de la population), et force est de constater que n’importe quelle page d’Uncanny sera supérieure à l’ensemble de l’event de Fraction. Cassaday continue son travail aux dessins. C’est parfois un brin trop statique, mais cela reste agréable, donc rien à signaler de ce point de vue.

Avengers Arena #3 : Dennis Hopeless/Kev Walker

On enchaîne sur mon petit chouchou Marvel NOW. Pas forcément la meilleure série, mais un bon petit coup de coeur des familles.  Après avoir un premier numéro d’anthologie, Deniis Hopeless a décidé de légèrement se calmer. Comme au précédent épisode, il se focalise sur un personnage (et encore une marginale) pour en étudier toutes les fêlures psychologiques. C’est au tour de Cammi de passer sur le billard d’Hopeless. Un personnage directement hérité d’Annihilation (disponible en Marvel Deluxe chez Panini), dont on a du mal à s’expliquer la présence dans ce marasme. Idem pour Darkhawk dont l’apparition est assez mystérieuse. Hopeless avance dans son intrigue survivaliste, et l’enjeu de l’épisode est de démasquer un tueur qui opère la nuit. Bref, c’est parfaitement écrit, avec une tonalité particulièrement sombre et mélancolique qui tranche singulièrement avec la nature des protagonistes de la série. Kev Walker est en plus au sommet de son art, bien au-dessus de ses prestations sur Thunderbolts. Au diapason du script d’Hopeless, ses planches mettent parfaitement en valeur la noirceur d’Avengers Arena.

A+X #3 : Jason Aaron/Pasqual Ferry ; James Asmus/Billy Tan

Plus ça va et moins je suis emballé par A+X. Je ne dis pas que c’est un calvaire de lire ces courts récits, mais j’ai l’impression que l’on se fiche allègrement de ma figure. Ces one-shots sont soit anecdotiques, soit redondants, soit inutiles. Et ce n’est pas la fournée du jour qui va me contredire. Jason Aaron ne s’est pas vraiment foulé pour concocter sa romance éphémère entre T’challa et Storm en contexte post AvX. Prévisible, enfantin et laborieux… C’est un petit mieux avec la team-up de poseurs Gambit et Hawkeye, rassemblés pour sauver une jeune donzelle. L’action est plutôt bien menée, la conclusion relativement amusante, mais le tout est un peu gâché par des dialogues qui se veulent malins mais qui ne le sont guère…


Bilan de la Revue : J’aimerais vraiment que Panini revoit rapidement sa copie sur Uncanny Avengers. A+X ne sert strictement à rien, et le magazine devrait gagner en taille, quitte à passer en bimensuel avec double dose de séries à chaque fois. Heureusement que la qualité reste au rendez-vous d’Uncanny Avengers (la série) et d’Avengers Arena.

dimanche 11 août 2013

Panini Comics (août 2013) : Avengers 2, Avengers HS 1, Avengers Universe 2

Après quelques semaines d’absence, et en attendant l’arrivée imminente de la prochaine rentrée littéraire, je vous propose une nouvelle revue des effectifs Marvel NOW ! Pour ce premier bilan du mois d’août, place aux séries estampillées Avengers.

AVENGERS 2


Avengers (vol 5) #3-4 : Jonathan Hickman/Jerome Opena/Adam Kubert


Une fois n’est pas coutume chez Hickman, le premier arc de la nouvelle série Avengers aura été bougrement court aux yeux de ses standards habituels. Alors que nos héros sont empêtrés dans le bourbier martien, et ce malgré l’arrivée en masse des renforts, une intervention proprement divine les sort du marasme. Un salut cosmique bienvenu qui démontre en tout cas les ambitions qu’a Hickman pour son équipe All-Star. L’épisode se lit en tout cas très bien grâce à une bonne dose d’action épique conjuguée à la cosmologie particulière du vilain du jour. Le lecteur appréciera (ou pas) la tonalité mystico-mystérieuse qui se dégage des dialogues ; il tiquera peut-être (comme votre serviteur) sur certaines formulations (« C’est le premier monde… des Avengers », certes ?!!) qui peuvent laisser perplexe. En revanche il sera époustouflé par les planches d’Opena (dieu que c’est beau). On redescend sur Terre avec le #4, récit orchestré autour d’une course contre la montre entre les Avengers et l’AIM pour prendre possession de six sites contaminées par une arme biologique. Plus classique dans sa confection, Hickman ne donne toutefois pas toutes les clefs de lecture de la menace du jour dans un épisode qui lui sert surtout à présenter les nouveaux membres du groupe (en l’occurrence Hypérion). C’est pas mal, sans laisser un souvenir impérissable à la lecture. Il était évident qu’Opena n’allait pas tenir la cadence (deux épisodes par mois) longtemps, il laisse donc la place au membre Marvel de la fratrie Kubert. Le style est forcément différent, mais j’ai l’impression que Kubert reste en dessous de son niveau habituel (AvX notamment). Au diapason du récit finalement.

New Avengers (vol 3) #2 : Jonathan Hickman/Steve Epting


Après l’introduction de la menace au précédent épisode, voici venue l’heure de son explication. Si Hickman la joue by the book, cela ne l’empêche pas de livrer un épisode passionnant où l’écrivain nous montre que le super-slibard ne se limite pas seulement à du PIF PAF POUF, et un kebab. Une bonne scène d’interrogatoire suivi d’un face-à-face tendu entre T’challa et Namor (AvX oblige si vous n’avez pas suivi), et enfin la réunion tant attendue de nos Illuminati remobilisés pour l’occasion (il me semble que le groupe était en stand-by depuis le Heroic Age). Pour que le lecteur ne soit pas complètement perdu, il eut été bienvenu de prendre connaissance de l’arc où Bendis décrivait comment les Illuminati avaient été reconstituées, mais bon, un coup de wiki, et c’est réglé. Reste que l’ensemble brille par sa cohérence, son respect des personnages et des travaux antérieurs. Hickman montre aussi ses talents de pédagogue ou de vulgarisateur en science super-héroïque, et tout est limpide du début à la fin du numéro. On sait à quoi s’attendre, avec la mention d’une menace masquée et particulièrement puissante ainsi que les choix moraux que devront effectuer nos New Avengers pour la solutionner. Vivement le mois prochain pour avancer dans un arc qui s’annonce fichtrement intéressant. En plus Epting est en forme et rend hommage au script avec de bien jolis dessins, ce qui ne gâche rien, bien au contraire.

Secret Avengers (vol 2) #2 : Nick Spencer/Luke Ross


J’avais exprimé le mois dernier toutes mes réserves à propos de cette nouvelle mouture des Secret Avengers. Ce présent épisode se lit sensiblement mieux. Oh, je ne crois pas que cela soit dû talent soudainement révélé de Spencer, mais plutôt à la structure même de l’épisode. Et oui, vu que ça bourrine allègrement tout au long des 20 pages, on ne se tape pas les dialogues un peu crétins de Black Widow ou d’Hawkeye. Pour être plus juste avec Spencer, il faut rendre justice à ce dernier de jouer un peu avec son équipe made in Cinema (« C’est qui ce type avec le costume du SHIELD ? »). Au programme du numéro, notons tout de même que l’AIM fait encore chier son monde, que le SHIELD exfiltre le maître de corvée, qui révèle les buts de son recrutement dans un cliffangher qui titille le lecteur. Et oui, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais au moins, on a envie d’avancer dans le récit. Ce qui est toujours bon signe. Aux dessins, c’est toujours Luke Ross aux manettes, et rien à faire, je ne suis pas fan.

Young Avengers (vol 2) #2 : Kieron Gillen/Jamie McKelvie/Mike Norton


J’allais presque être dithyrambique au moment d’écrire ces quelques lignes, je ne serais qu’enthousiaste à cause des quatre dernières pages. Gillen avait conclu son précédent numéro avec un cliffangher familial. Dire que l’écrivain ne perd pas son temps est un doux euphémisme. Non content de préciser sa menace de type The Faculty interdimensionnel, Gillen orchestre une évasion à l’arrache, pour faire ensuite appel aux Avengers jusqu’à ce que Loki s’invite dans cette danse. Je pense que le record de twists dans un épisode de comics mainstream vient d’être battu. C’est justement cet enchaînement trépidant de révélations/renversements de situations qui devient lassant. A force de jouer l’ascenseur émotionnel avec son lecteur, ce dernier a bien envie de hurler un « STOP ! On se pose un petit peu et on fait dans le stable ! ». Et ce n’est pas la dernière page qui inversera cette impression. Je me dois de faire part de ce bémol un petit peu à contre-coeur car l’épisode fourmille de bonnes idées (mention spéciale à la libération de Wiccan par Loki) et dialogues savoureux (mention spéciale à Loki pour l’ensemble de son œuvre). Finalement, Gillen se révèle plus à l’aise avec ses anciens joujoux qu’avec ses nouveaux. Impossible donc de ne pas ressentir que la série a du potentiel, mais il faudra voir si l’essai sera bien transformé.

Bilan de la revue : Avengers se révèle toujours aussi, sinon plus, agréable à lire. Si New Avengers sort du lot, Avengers poursuit son bout de chemin cosmique, et les Secret et Young montrent également les crocs. Pas de raison de faire l’impasse sur la revue en somme.


AVENGERS HORS SERIE 1


Red She-Hulk #58-62 : Jeff Parker/Carlos Pagulayan/Wellinton Alves


« Mais j’ai raté 57 numéros de Red She-Hulk ? Comment se fait-ce ? » Pas de panique, jeune padawan, Marvel te taquine avec sa numérotation bizarre. Au lieu d’annuler son titre Hulk, créé il y a 57 numéros par un certain Jeph Loeb (et dire que j’ai tout lu, bigre), la Maison des Idées y a adjoint un subtile pronom féminin pour acter du changement de protagoniste. Pour ne dépayser personne, on reste dans la famille Ross, et si l’on délaisse le bougon Thaddeus, on gagne au change avec Elizabeth, dont l’intelligence le dispute à la beauté. Et pour dépayser encore moins de monde, on garde la même équipe artistique. Si vous suivez ce blog, vous saurez que cela fait depuis quelques temps que j’accuse Jeff Parker de tourner en rond avec ses séries (et ce n’est pas Dark Avengers qui va me faire démentir), et c’est presque à reculons que j’ai coché ce HS dans ma check-list mensuelle. Et bien j’aurais été sacrément con de faire l’impasse. Preuve que ce cachottier de Parker en gardait sous la pédale, je dois dire que l’on retrouve le même vent de fraîcheur qu’à son début de run où il avait magnifié le personnage du Hulk Rouge. Le parallèle s’impose de lui-même puisque Parker utilise sensiblement les mêmes ficelles. On retrouve le général Fortean, toujours déterminé à purger le monde de tout individu radié aux rayons gamma. Mais le chasseur d’antan est cette fois-ci chassé par une Betty Ross passablement énervée, et qui déboule dès le premier numéro pour défourailler la nouvelle arme anti-hulk made in US Army. Un coup d’éclat plus tard, et voici notre héroïne traquée par la crème des Avengers, persuadés que Betty a pété les plombs comme son célèbre ex-mari. Preuve que Parker récite ou module ses gammes classiques, Machine-Man (déjà introduit dans le titre depuis belle lurette) remplace l’Annie d’antan pour assister la machine à distribuer les baffes. Mais l’aspect Moby Dick ou Frankenstein (selon la perspective privilégiée) s’arrête ici. Parker s’est découvert depuis un ou deux ans une passion pour les trames à caractère scientifique (et pas toujours avec bonheur, si vous voulez mon avis). Je ne sais pas si l’écrivain cite explicitement les travaux d’Hickman sur le SHIELD, toujours est-il que l’agence est mobilisée comme héritière d’une organisation millénaire chargée de surveiller un ordinateur ultra secret et capable de révéler le futur de la Terre. Ouais, dit comme ça, c’est un peu casse-gueule, mais Parker a plutôt bien collé ce fait nouveau avec la quête entreprise par Betty Ross. Qui dit Hulk, dit forcément bourre-pif, et franchement on n’est pas déçu avec ces cinq numéros. La bougresse se permet même un power-up relativement logique et surtout bien intégré à l’arc en question. Dernier et peut-être principal motif de satisfaction, Betty Ross est enfin dépeinte à sa juste valeur. Que ce soit avec Greg Pak ou même Jeff Parker, cela se résumait à une espèce de connasse ingérable et immature (et ce que ce soit vis-à-vis de son ex ou de son père). Je grossis le trait avec une certaine vulgarité, mais ce n’est que pour mieux souligner le changement de direction opéré. On se rappelle que Betty est aussi une scientifique, avec un sens moral aigu et une indépendance affirmée qui en font l’archétype de la femme forte. Il y a toujours une personnalité sous le masque gamma, et il  aurait dommage de l’oublier avec Red She-Hulk. Si avec ça, je ne vous convaincs pas d’investir dans la revue, je ne vois pas ce que je peux faire de plus.

AVENGERS UNIVERSE 2


Avengers Assemble #10 : Kelly Sue McConnick/Stefano Caselli


La série détestable par excellence. L’écriture est proprement insupportable avec un traitement kikoolol des Avengers, des blagues ratées à longueur de pages (et y en a pour tout le monde, entre Stak, Spider Woman, même Thor s’y met, c’est dire), ses enjeux anecdotiques dont tout le monde se contrefiche. Deux choses sauvent ce numéro : le costume classique de Captain America et les dessins de Stefano Caselli. Sinon, c’est nul.

Thor God of Thunder #2 : Jason Aaron/Esad Ribic


En fait il y a un troisième point positif à Avengers Assemble, c’est qu’on apprécie à sa juste valeur une série comme Thor God of Thunder. Je vous avais vanté les mérites le mois dernier, et mes louanges ne faiblissent pas avec ce numéro. Jason Aaron continue sa Chanson de Thor avec la même maestria. Cet épisode se concentre surtout sur le jeune Thor et sa première rencontre avec le Tueur de Dieux. Le temps pour Aaron de dépeindre avec justesse les relations qui unissent le fougueux blondinet à son peuple, et voilà que la menace se devine au travers d’un épais brouillard. Une fois à terre, alors que les Slaves appellent à leur secours leur propre panthéon, un pégase blanc moucheté de sang apparaît sans son cavalier. S’enchaîne un affrontement avec le fameux Tueur, qui dévoile en partie ses motifs et surtout sa dangerosité. Je me rends compte qu’avec ces lignes, je ne rends absolument pas honneur au boulot d’Aaron. Chaque case, chaque ligne de dialogue est une merveille, un petit bijou de mythologie épique comme Thor en a finalement peu connu dans sa carrière comicsienne. Et je ne vous parle même pas des dessins de Ribic qui sont probablement les plus beaux de Marvel NOW. Bref, un chef d’œuvre.

Captain America (vol 7) #2 : Rick Remender/John Romita Jr


Incontestablement ma lecture surprise du mois. Je dois en plus avouer que ma mémoire défaillante m’avait fait complètement oublier la manière dont s’était conclu le premier épisode. Il n’empêche que j’ai été particulièrement saisi de ce que j’ai lu. L’épisode s’ouvre sur la relation Captain/Ian dans l’univers de la Dimension Z. Remender manie avec réussite le double registre du survivalisme et de la paternité, les contraintes du premier renforçant les liens du second, eux-mêmes agissant comme moteur de survie. Un cercle vertueux dont l’écrivain sort à mi-récit pour poursuivre son flashback sur la jeunesse de Steve Rogers dans les années 20. Une jeunesse pour le moins difficile mais dont Remender nous montre combien elle a été fondatrice dans la construction de la personnalité héroïque de Captain America. L’épisode se conclut sur une nouvelle capture, avec un cliffangher qui fait frémir. Je n’avais pas été saisi par la plume de Remender dans le #1, mais là je le retrouve en forme olympique, notamment dans des dialogues d’une rare justesse. Au dessin on retrouve ce bon vieux Romita Jr, et là je fais encore plus amende honorable. Autant je reste dubitatif sur certains choix de colorisation, autant je m’agenouille devant ses planches au début du numéro. Les gros plans sur Steve Rogers et Ian sont saisissants d’émotion (un regard, un sourire, une main sur la tête) et servent à merveille les liens fusionnels que souhaitait souligner Remender. Bref, vivement la suite, mais je suis de plus en plus convaincu par cette version d’un Captain qui se livre plus et ouvre les portes de son intimité sentimentale.

Indestructible Hulk #2 : Mark Waid/Leinil Francis Yu


Il me semble avoir souligné le mois précédent comment Mark Waid avait adopté avec Hulk la même profession de foi éprouvée avec Daredevil. Je crois que la comparaison est encore accrue ce mois-ci. Avec Daredevil Mark Waid avait mis fin à quasiment une décennie de dépression daredevilienne. Ici, il détruit définitivement le visage d’un Banner consumée par le monstre qui sommeille en lui. Bruce Banner version Waid, s’assume, rit, fait des calembours scientifiques, guérit le cancer (ouais c’est un poil too much), et se permet le luxe de tenir tête le long d’un épisode à Tony Stark. Je me suis un petit peu interrogé sur là où voulait nous amener Waid dans ce vrai-faux team-up scientifique. Je pense après réflexion que l’écrivain a voulu mettre en exergue que Banner était au-dessus de Stark, scientifiquement parlant, et qu’il n’avait plus besoin de son patronage insupportable. Ma détestation d’Iron Man aurait préféré un démasticage pur et simple, mais la conclusion de l’affrontement est plus logique par rapport à la thématique que Waid met en avant. Si la teneur de cet épisode est un cran en dessous du #1, Indestructible Hulk reste une série plaisante, bien écrite et très prometteuse. A titre personnel, j’adore le dessin de Leinil Francis Yu, qui démontre tout son talent au détour de quelques cadrages particulièrement bien pensés.

Fearless Defenders #2 : Cullen Bunn/Will Sliney


J’ai trop la flemme d’écrire quoi que ce soit sur cette série. Bref, un voyage en Asgard pour Walkyrie et ses copines. Hela revient avec une autre bourrine. Ah et sinon une Indienne avec un arc se fait kidnapper par une autre méchante. La série se veut drôle et décalée, et ça l’est parfois. Mais bon, c’est pas le casting, même féminin, du siècle. Le meilleur truc reste la couverture de Mark Brooks, absolument géniale.


Bilan de la Revue : Avengers est une sombre daube, Fearless Defenders c’est pas mal. S’il n’y avait que ça, Avengers Universe serait dispensable. Mais comme les séries solo de Captain, Thor et Hulk sont de grande qualité, impossible d’ignorer cette revue.